Je m’attendais à « oh la belle bleue
Oh oh !
Ah .. ah…
Heu…
La foule éclairée par les salves
D’un feu d’artifice qui pétarade,
Aux pétards ridicules qui font peur
Souvent décevant pour le farceur.
Mouillés.
Je m’attendais mais je n’ai rien eu,
Sauf les pétards avant l’heure échue.
Ce quatorze juillet deux mille un
Vendôme avait un ciel opportun
La vie marchait dans la pénombre
Elle se faufilait comme des ombres
Formait des groupes plus ou moins compacts
Et puis, telle des fourmis, intacte
La colonne bien disciplinée
S’engouffrait dans la pente malaisée.
Là, était le champ de bataille :
« Grand pré », derrière les broussailles.
Loin, sous les arbres du bord de Loir
Les artificiers vont dans le soir.
L’attente me fut longue tout à l’heure
Mais au dernier coup des vingt-trois heures
Les hauts parleurs racontaient Verdi
L’année Verdi.
J’étais bien, avec mes petits enfants
Seuls dans la foule qui faisait écran,
La foule prise de silence
De respect et d’émerveillement !
Les gerbes de feu multicolores
Devant les drapeaux tricolores,
Merveilleusement synchronisées
Avec la musique vulgarisée.
Airs d’opéra du compositeur,
La foule transportée avec bonheur
Le Trouvère et puis Nabucco
Le bal masqué et Rigoletto
Nous reconnaissions la Traviata
Les fameuses trompettes d’Aïda…
L’apothéose du bouquet final.
Ce fut vingt bonnes minutes d’extase !
Les applaudissements s’assourdissaient dans la nuit…
14 juillet 2001