Je tourne les pages du fil de l'eau.
Les mots, sont si austères,
Et fragiles à la fois.

Au milieu des feuillets,
Je découvre parfois,
Cachés sous des consonnes.
Des pleins et des déliés.

Les points et les virgules
Chantent, accompagnant ainsi
La mélodie de la source !

Quelle belle musique en vérité !
Quand plane la libellule des mots ;
Au-dessus des cailloux moisis
Par les courants.
Et qui entame sa course,
Aux primes heures de l'été.

Le feuillage s'y met aussi.
Aidé par le vent du large !
Lui, d'habitude sage,
Entonne sa mélodie.

Rivière reposante,
Rivière chantante ;
Au fil des phrases écrites.

J'entends des pas
Qui flirtent, avec le rivage.

Ô belle rivière
Peuplée de syllabes.
Ta musique est si claire
Quand ÉOLE souffle dans les arbres ;
Où se mêlent voyelles
Et consonnes légères.

Il plane alors au-delà des eaux,
Des majuscules, des italiques,
Qui vont jusqu'à l'estuaire
Au son de la musique.

Fondettes août 2000.