"Mur de poésie de Tours" 2002 - Poètes dont une rue de Tours porte le nom
XV
J’aime ces doux oiseaux, qui promènent dans l’air
Leur vie et leur amour, et plus prompts que l’éclair,Qui s’envolent ensemble !
J’aime la fleur des champs, que l’on cueille au matin,
Et que le soir, au bal, on pose sur son seinQui d’enivrement tremble !
J’aime les tourbillons des danses, des plaisirs,
Les fêtes, la toilette, et les tendres désirsQui s’éveillent dans l’âme !
J’aime l’ange qui dirige mes pas,
Qui me presse la main, et me donne tout basPour les maux un dictame !
J’aime du triste saule, au soir muet du jour,
La tête chaude encor, pleine d’ombre et d’amour,Qui se penche et qui pense !
J’aime la main de Dieu, laissant sur notre cœur
Tomber en souriant cette amoureuse fleurQu’on nomme l’espérance !
…
J’aime l’effort secret du cœur, qui doucement
S’agite, la pensée au doux tressaillement,Que l’on sent en soi-même !
Mieux que l’arbre, l’oiseau, la fleur qui plaît aux yeux,
Le saule tout en pleurs, l’espérance des Cieux...J’aime celui qui m’aime.
Extrait de « Poésies inédites »
Jules VERNE
(1828 - 1905)
Jules VERNE commença des études de droit avant de se consacrer à l’écriture. Son ambition première était d’être poète et il composera des poèmes durant toute sa vie. Sa poésie peut être intimiste, amoureuse, historique, sociale, satirique ou élégiaque ; il aborde tous les genres : ode, sonnet, ballade, épopée, pastiche. Bien sûr, il est surtout connu pour ses romans d’aventure et d’anticipation dont les plus connus sont : « Cinq semaines en ballon », « De la terre à la lune », « Les enfants du capitaine Grant », « Vingt mille lieues sous les mers »... Écrivain visionnaire, il a imaginé le robot, l’automobile, le cinéma, la télévision. Il est l’écrivain français le plus traduit dans le monde.
Une rue de Tours porte son nom.
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