"Mur de poésie de Tours" 2002 - Poètes dont une rue de Tours porte le nom

 

LA LOIRE À LANGEAIS

 

À Madame H.C Jenkin

 

Large et lente, la Loire aux eaux éblouissantes
Se répand dans les prés aux clartés de midi.
Le sol brûle, là-bas les grèves blanchissantes
Sèchent au grand soleil leur limon attiédi.

Et sur les flots moirés dorment de vertes îles,
Ceintes de peupliers, d’aulnes et de bouleaux :
Rameaux flottants, feuillée épaisse, frais asiles,
Se bercent reflétés dans la splendeur des eaux.

Ouvrant ses bras d’argent, la royale rivière
Sur son sein qui frémit les presse avec amour ;
L’eau vers les saules gris, les saules vers l’eau claire,
Attirés et charmés s’avancent tour à tour.

Des vignes aux blés mûrs, tout parle de tendresse.
C’est un murmure sourd, un chant voluptueux ;
La Loire, tout entière à sa muette ivresse,
Baise avec passion les vieux saules noueux…

Vous revenez la nuit : vos amants, vos poètes
Marchent à vos côtés. Fiers, souriants et beaux,
Contant de gais propos, chantant des odelettes,
Les couples enlacés glissent sous les bouleaux.

 

Extrait de « Le Chemin des bois »

 

André THEURIET

(1833 - 1907)

 

Né à Marly-le-Roi, André THEURIET travailla à Tours de 1859 à 1863, comme rédacteur à la Direction des Domaines. Il a habité rue de la Grandière à Tours. Certains de ses romans se déroulent en partie en Touraine, comme "Boisfleury", "L'Amoureux de la Préfète", "Eusèbe Lombard", "Le Fils Maugard", "Souvenirs des vertes saisons".  Le village de Villaines-les-Rochers lui a inspiré "La chanson du vannier". Il fut élu à l’Académie Française en 1896. Il fait partie de la dernière génération du Parnasse.

 

Une rue de Tours porte son nom.