"Mur de poésie de Tours" 2002 - Poètes dont une rue de Tours porte le nom
ANNABEL LEE
Il y a mainte et mainte années, dans un royaume près de la mer, vivait une jeune fille, que vous pouvez connaître par son nom d’ANNABEL LEE, et cette jeune fille ne vivait avec aucune autre pensée que d’aimer et d’être aimée de moi.
J’étais un enfant, et elle était un enfant, dans ce royaume près de la mer, mais nous nous aimions d’un amour qui était plus que de l’amour -moi et mon ANNABEL LEE-, d’un amour que les séraphins ailés des Cieux convoitaient à elle et à moi.
Et ce fut la raison qu’il y a longtemps -un vent souffla d’un nuage, glaçant ma belle ANNABEL LEE ; de sorte que ses proches de haute lignée vinrent et me l’enlevèrent, pour l’enfermer dans un sépulcre, en ce royaume près de la mer.
Les anges, pas à moitié si heureux aux cieux, vinrent nous enviant, elle et moi. Oui ! Ce fut la raison (comme tous les hommes le savent dans ce royaume près de la mer) pourquoi le vent sortit du nuage la nuit, glaçant et tuant mon ANNABEL LEE.
Car la lune jamais ne rayonne sans m’apporter des songes de la belle ANNABEI. LEE ; et les étoiles jamais ne se lèvent que je ne sente les yeux brillants de la belle ANNABEL LEE ; et ainsi, toute l’heure de nuit, je repose à côté de ma chérie, - de ma chérie - ma vie et mon épouse, dans ce sépulcre près de la mer, dans sa tombe près de la bruyante mer.
Mais, pour notre amour, il était plus fort de tout un monde que l’amour de ceux plus âgés que nous ; -de plusieurs de tout un monde plus sages que nous,- et ni les anges là-haut dans les cieux, ni les démons sous la mer, ne peuvent jamais disjoindre mon âme de l’âme de la très belle ANNABEL LEE.
(traduit en français par Mallarmé)
Edgar POE
(1809 - 1849)
Né à Boston dans une famille de comédiens, il devint très tôt orphelin et fut adopté par une riche famille de négociants. Il écrit ses premiers poèmes à quatorze ans. Plus tard, il devient critique, éditorialiste, conteur mais il est malade d’un alcoolisme qui s’accentuera avec la mort précoce de sa femme. Toute son œuvre est imprégnée de mort, d’hallucinations, de vertiges et d’angoisse. Il a écrit dans le style des romans policiers, « Histoires extraordinaires », « Les Aventures d’Arthur Gordon Pym ». Ses poèmes les plus connus sont « Ulalume », « La Cloche », « Annabel Lee », « Le Corbeau ».
Une rue de TOURS porte son nom.
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