"Mur de poésie de Tours" 2002 - Poètes dont une rue de Tours porte le nom
ADIEU À LA MEUSE
Adieu, Meuse endormeuse et douce à mon enfance,
Qui demeures aux prés, où tu coules tout bas.
Meuse, adieu : j’ai déjà commencé ma
partance
En des pays nouveaux où tu ne coules pas.
Voici que je m’en vais en des pays
nouveaux :
Je ferai la bataille et passerai les fleuves ;
Je m’en vais m’essayer à de nouveaux travaux,
Je m’en vais commencer là-bas les tâches
neuves.
…
Ô Meuse inaltérable, ô Meuse que j’aimais,
Quand reviendrai-je ici filer encore la
laine ?
Quand verrai-je tes flots qui passent par chez
nous ?
Quand nous reverrons-nous ? et nous
reverrons-nous ?
Meuse que j’aime encore, ô ma Meuse que j’aime…
Extrait de « Le Mystère de Jeanne d’Arc »
Charles PÉGUY
(1873 - 1914)
Né à Orléans, dreyfusard militant, il professa un socialisme personnel. Profondément mystique, il revint à la foi catholique. Il laisse une œuvre de poète, de polémiste et d’essayiste. Ses poèmes ont un souffle épique et prophétique, par exemple dans « Le Mystère de la charité de Jeanne d’Arc ».
Une rue de Tours porte son nom.
Illustré par une peinture à la cire de Catherine RÉAULT-CROSNIER.
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