"Mur de poésie de Tours" 2002 - Poètes dont une rue de Tours porte le nom
Votre orgueil a percé. Vos hauteurs, vos grands
airs,
vous décèlent d’abord, malgré la politesse
dont vous les décorez. La gloire est bien
traîtresse.
Le discours d’Isabelle étoit votre portrait,
et son discernement vous a peint trait pour trait.
Dût la gloire en souffrir, je ne saurois me taire.
Je ne vous dirai pas : « changez de
caractère »,
car on n’en change point, je ne le sais que trop.
Chassez le naturel, il revient au galop ;
mais du moins je vous dis : « songez à
vous contraindre,
et devant Isabelle efforcez-vous de feindre ;
paroissez quelque temps de l’humeur dont elle est,
et faites que l’orgueil se prête à l’intérêt. »
voilà mon sentiment. Profitez-en ou non,
mon cœur seul m’a dicté cette utile leçon.
Votre gloire irritée en paroît mécontente,
je lui baise les mains, et je suis sa servante.
Extrait de « Le Glorieux », Acte III, Scène V
Philippe NÉRICAULT-DESTOUCHES
(1680 - 1754)
Né à Tours, Philippe NÉRICAULT-DESTOUCHES fut un auteur prolifique et un acteur. Ses comédies les plus connues sont « Le Glorieux », « Le Dissipateur », « Le Philosophe marié ». Élu à l'Académie française, il en deviendra le directeur en 1742. Son œuvre se trouve chez les libraires de livres anciens, dans les bibliothèques et sur le site Internet GALLICA de la Bibliothèque Nationale de France. Ses dictons ont traversé les siècles et sont toujours utilisés comme par exemple : « Les absents ont toujours tort », « La critique est aisée, et l'art est difficile », « Chassez le naturel, il revient au galop »...
Une rue de Tours porte son nom.
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