"Mur de poésie de Tours" 2002 - Poètes dont une rue de Tours porte le nom

 

LA TREBBIA

 

L’aube d’un jour sinistre a blanchi les hauteurs.
Le camp s’éveille. En bas roule et gronde le fleuve
Où l’escadron léger des Numides s’abreuve.
Partout sonne l’appel clair des buccinateurs.

Car malgré Scipion, les augures menteurs,
La Trebbia débordée, et qu’il vente et qu’il pleuve,
Sempronius Consul, fier de sa gloire neuve,
A fait lever sa hache et marcher les licteurs.

Rougissant le ciel noir de flamboiements lugubres,
À l’horizon, brûlaient les villages Insubres ;
On entendait au loin barrir un éléphant.

Et là-bas, sous le pont, adossé contre une arche,
Hannibal écoutait, pensif et triomphant,
Le piétinement sourd des légions en marche.

 

Extrait de « Les Trophées »

 

José Maria de HEREDIA

(1842 - 1905)

 

Poète français né à La Fortuna, Cuba, José Maria de HEREDIA est l’un des représentants de l’école du Parnasse. Il a écrit « les Trophées » qui contiennent cinq parties : la Grèce et la Sicile, Rome et les Barbares, le Moyen-Âge et la Renaissance, l’Orient et les Tropiques, la Nature et le Rêve. Cette œuvre lui assura de suite la notoriété. De plus, il porta le sonnet épique à sa perfection.

 

Une rue de Tours, près de l’avenue Maginot, porte son nom.

Peinture à la cire de Catherine RÉAULT-CROSNIER illustrant le poème LA TREBBIA de José Maria de HÉRÉDIA.

Illustré par une peinture à la cire de Catherine RÉAULT-CROSNIER.