"Mur de poésie de Tours" 2002 - Poètes dont une rue de Tours porte le nom

 

LE BIEN VIENT EN DORMANT

 

Pour éviter l’ardeur du plus grand jour d’été,
Climène sur un lit dormait à demi-nue,
Dans un état si beau qu’elle eût même tenté
L’humeur la plus pudique et la plus retenue.

Sa jupe permettait de voir en liberté
Ce petit lieu charmant qu’elle cache à la vue,
Le centre de l’amour et de la volupté,
La cause du beau feu qui m’enflamme et me tue.

Mille objets ravissants, en cette occasion,
Bannissant mon respect et ma discrétion,
Me firent embrasser cette belle dormeuse.

Alors elle s’éveille à cet effort charmant,
Et s’écrie aussitôt : Ah ! que je suis heureuse !
Les biens, comme l’on dit, me viennent en dormant.

 

Jean-Baptiste Joseph Willart de GRÉCOURT

(1683 - 1743)

 

Né et mort à Tours, ce chanoine et prédicateur fut aussi un poète mondain. Ses écrits parurent après sa mort et se composent d’œuvres légères et badines. Il appelait le château de Véretz, son « paradis terrestre. Il fut inhumé dans la collégiale Saint Martin, après s’être repenti de sa vie dissolue peu avant son décès. Son œuvre est résumée dans une édition de 1881 « Œuvres badines ».

 

Une rue et une école de Tours portent son nom.