"Mur de poésie de Tours" 2002 - Poètes dont une rue de Tours porte le nom

 

LA JEUNE TARENTINE

 

Pleurez, doux alcyons, ô vous, oiseaux sacrés,
Oiseaux chers à Thétis, doux alcyons, pleurez.

Elle a vécu, Myrto, la jeune Tarentine.
Un vaisseau la portait aux bords de Camarine.
Là l’hymen, les chansons, les flûtes, lentement,
Devaient la reconduire au seuil de son amant.
Une clef vigilante a pour cette journée
Dans le cèdre enfermé sa robe d’hyménée,
Et l’or dont au festin ses bras seraient parés,
Et pour ses blonds cheveux les parfums préparés.
Mais, seule sur la proue, invoquant les étoiles,
Le vent impétueux qui soufflait dans les voiles
L’enveloppe. Étonnée, et loin des matelots,
Elle crie, elle tombe, elle est au sein des flots.

 

Extrait des « Bucoliques »

 

André CHÉNIER

(1762 - 1794)

 

André CHÉNIER écrivit des poèmes inspirés par la Grèce, « La Jeune Tarentine », « La Jeune Captive ». Disciple de ROUSSEAU, il célébra l’Antiquité mythique, symbole de pureté et de vérité, mêlant harmonie et mélodie, par exemple dans « Les Bucoliques ». Poète engagé dans son temps, il écrivit une « Ode au jeu de Paume ». Il fut guillotiné sous la Terreur.

 

Une rue de Tours porte son nom ; c’est l’ancienne rue de la Lanterne, près de l’enceinte fortifiée du XVII°.

Peinture à la cire de Catherine RÉAULT-CROSNIER illustrant le poème LA JEUNE TARENTINE d'André CHÉNIER.

Illustré par une peinture à la cire de Catherine RÉAULT-CROSNIER.