"Mur de poésie de Tours" 2002 - Poètes dont une rue de Tours porte le nom

 

Sculpteur, cherche avec soin, en attendant l’extase,
Un marbre sans défaut pour en faire un beau vase ;
Cherche longtemps sa forme et n’y retrace pas
D’amours mystérieux ni de divins combats.
Pas d’Héraklès vainqueur du monstre de Némée,
Ni de Cypris naissant sur la mer embaumée ;
Pas de Titans vaincus dans leurs rébellions,
Ni de riant Bacchus attelant les lions
Avec un frein tressé de pampres et de vignes ;
Pas de Léda jouant dans la troupe des cygnes
Sous l’ombre des lauriers en fleurs, ni d’Artémis
Surprise au sein des eaux dans sa blancheur de lys.
Qu’autour du vase pur, trop beau pour la Bacchante,
La verveine mêlée à des feuilles d’acanthe
Fleurisse, et que plus bas des vierges lentement
S’avancent deux à deux, d’un pas sûr et charmant,
Les bras pendant le long de leurs tuniques droites
Et les cheveux tressés sur leurs têtes étroites.

 

Théodore de BANVILLE

(1823 - 1891)

 

Poète français parnassien, Théodore de BANVILLE est aussi romantique par son art. Excellent prosateur, il a écrit « Souvenirs », « Esquisses parisiennes », « L’âme de Paris », « Paris vécu »... Il possédait de l’élégance, de la désinvolture, de la précision, de l’éclat et était admiré de BAUDELAIRE, de MALLARMÉ et de VERLAINE. Ses « Odes funambulesques » le rendirent célèbre. Acrobate de la rime et jongleur de mots et d’idées, il publia aussi d’autres livres dont « Améthystes », « Les Exilés », « Idylles prussiennes », « Trente-six ballades joyeuses »...

 

Une rue de Tours, près de Joué-lès-Tours, porte son nom.