Glaïeul de mes penchants aux sources des misères.
J'entrevois dans le vent de futures colères.
Dans la finalité de ma vie, de mon rêve,
je vois des yeux crevés et des aurores brèves.

Au son de cornemuse et de trompe marine
un farfadet s'amuse à narguer nos débines
et devant le Portail la foule bave et pleure.
Une rose au poitrail, j'attends aussi mon heure.

Nous crétins du néant ! Nous ! Champions du vide !
Flotaillant dans le vent, bredouillant l’œil humide
ou filant dans l'acier de tombeaux circulant,
attisons le brasier de nos corps impotents.

Le brasier de nos vies brûlant toujours plus fort
quand on roule d'orgies en de nouveaux décors.
Mais la faim nous précède et annonce la fin.
Le feu dans la pinède ! Un glaïeul à la main.