"Mur de poésie de Tours" 2002 - Poètes français du présent

 

CHANSON PHILOSOPHIQUE

 

À Ernest Chebroux

 

Chez l’Amitié je frappe un jour :
Qui vint m’ouvrir ? ce fut l’Amour,
Enfant divin qui de ses charmes
Se fait de redoutables armes ;
Tyran et sujet tour à tour,
Source de plaisirs et de larmes.
Chez l’Amitié je frappe un jour :
Qui vint m’ouvrir ? Ce fut l’Amour.

L’Envie assiège ma maison :
Qui m’en console ? la Chanson.
Ô ma chanson rieuse et folle,
Souvent ton couplet qui s’envole
Donne aux sots plus d’une leçon
Sous une apparence frivole.
L’Envie assiège ma maison :
Qui m’en console ? la Chanson.

 

Joseph BARBOTIN

(1847 - 1918)

 

Né à Argenton-sur-Creuse, Joseph BARBOTIN sera apprenti tanneur corroyeur avant de devenir chansonnier et poète ; il a aussi bien chanté le Paris d’Haussman que son Berry natal. Il était un cousin et un ami du père de Gisèle BARBOTIN également poète. Il lui apportera ses conseils pour appliquer à la poésie une versification classique et sans faille. Ses principaux livres sont « À la bonne franquette », « L’enlèvement de Titine », … Il a dédié un poème « Prométhée » au poète Maurice ROLLINAT. Imprégné de la foi de son enfance, il écrit un cantique « À la Bonne Dame » ; patriotique, il a aussi composé un « Hymne à la France ». Son recueil de référence est « Au bord de la Creuse », édité en 1912. Il ne néglige pas par ailleurs les chansons à boire ni l’usage du patois local ; il fut apprécié de tous ceux qui l’ont côtoyé.