"Mur de poésie de Tours" 2002 - Poètes français du passé
Grand air. Urbanité des façons anciennes.
Haut cérémonial. Révérences sans fin.
Créqui, Fronsac, beaux noms chatoyants de satin.
Mains ducales dans les vieilles valenciennes,
Mains royales sur les épinettes. Antiennes
Des évêques devant Monsieur le Dauphin.
Gestes de menuet et cœurs de biscuit fin ;
Et ces grâces que l’on disait Autrichiennes…
Princesses de sang bleu, dont l’âme d’apparat,
Des siècles, au plus pur des castes macéra.
Grands seigneurs pailletés d’esprit. Marquis de
Sèvres.
Tout un monde galant, vif, brave, exquis et fou,
Avec sa fine épée en verrouil, et surtout
Ce mépris de la mort, comme une fleur, aux
lèvres !
Extrait de « Le Chariot d’or »
Albert SAMAIN
(1858 - 1900)
Né à Lille, Albert SAMAIN est un poète « classique du symbolisme ». Élégiaque, d’une sensibilité mélancolique et parfois maladive, il excella dans la notation d’impressions fugitives, « Au jardin de l’Infante » (1893), « Aux flancs du vase » (1898), « Le chariot d’or » (1901). Il a aussi écrit une pièce de théâtre en vers, « Polyphène » (1901) et des contes en prose (1902). Il collabore au Chat noir et participe à la fondation du Mercure de France.
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