"Mur de poésie de Tours" 2002 - Poètes d'Europe

 

MOND ÜBER WESER

 

Hinterm Berg, der einst Gestade war des Meers
und lange schon vom Fluss gespalten ist,
steigt im Gefielde des Sternenheers empor
der Mond und neigt sich den Wassern
des Stromes zu, die mit träger Kraft
in die Ferne fließen. Durch Abendnebel
dringt der Klang von Flöten über Wiesen
und Felder an mein Ohr und haftet an
meinem Herzen. Des Domes Glockengeläut
schwebt im Duft des Frühlings. Das Tor zum Himmel
durchschreitet die leuchtende Scheibe und
nur ein Heimchen singt das letzte Lied des Tags.
Seinen gelben, duftenden Teppich breitet der Raps
im fahlen Licht des Mondes aus
und betäubt alle Sinne zu reinen Gedanken.
Als eben der Erde Begleiter
den Wipfeln der Bäume sich nähert,
berichtet der Sprecher im Fersehn von Kinder-
soldaten in Afrikas Savanne, die heiter
ihre Mütter erschießen mit Zigaretten im Mund
ohne Tränen zu vergießen. lm bleiernen Grün
fetter Algenschlieren vergifteter Tümpel
fällt der Mond hinter die Berge in finstere Nacht.

 

Jochen NEUHAUS

Weingarten 54a, D 32423 MINDEN, Allemagne

Jochen NEUHAUS est né en avril 1944 à Erlangen, en Allemagne. Après des études universitaires de théologie protestante, de philosophie et de pédagogie, il devient professeur dans l’enseignement secondaire. Il est maintenant retraité et président des « Fittinge e.V », groupement d’études pour l’intégration de personnes handicapées et non handicapées. Il a publié de la prose et des poèmes : « Chant de lune » en 1997, « Pain et roses » en 1998, « Le sourire d’Ophélia » en 1999, aux éditions Karin Fischer, Aachen, Allemagne.

 

LUNE AU-DESSUS DE LA NATURE

 

Derrière la montagne, qui était jadis le rivage de la mer
et dissociée depuis longtemps en rivière,
s’élève dans la campagne, une armée d’étoiles
vers la lune et qui se penche au-dessus de l’eau
du torrent, force des flots
qui coule dans le lointain. Dans le brouillard du soir,
arrive à mon oreille le son de la flûte
au-dessus des ,prés et des champs adhérant à mon cœur.
Le carillon des cloches de la cathédrale
plane dans l’air du printemps. La porte du ciel
traverse la vitre éclairée et un grillon
seulement chante son dernier lied du jour.
Son tapis d’or et d’air s’élargit de colza
dans la lumière finissante de la lune
et anesthésie tous les sens de pure pensée.
En même temps, sur terre, le cavalier
se rapproche de la cime des arbres,
le speaker rapporte à la télévision
les soldats enfants de la savane africaine fusillés,
leurs mères mettent en valeur leur sérénité
sans verser une seule larme, cigarettes aux lèvres.
Dans l’herbe blanchie dans la flaque empoissonnée d’algues grasses
tombe la lune derrière la montagne dans la nuit sombre.

 

Traduction de Catherine RÉAULT-CROSNIER