"Mur de poésie de Tours" 2002 - Poètes d'Europe

 

GRIECHENLAND

 

Hätt ich dich im Schatten der Platanen,
Wo durch Blumen der Cephissus rann,
Wo die Jünglinge sich Ruhm ersannen,
Wo die Herzen Sokrates gewann,
Wo Aspasia durch Myrten wallte,
Wo der brüderlichen Freude Ruf
Aus der lärmenden Agora schallte,
Wo mein Plato Paradiese schuf,

Wo den Frühling Festgesänge würzten,
Wo die Ströme der Begeisterung
Von Minervens heilgem Berge stürzten-
Der Beschützerin zur Huldigung-
Wo in tausend süßen Dichterstunden,
Wie ein Göttertraum, das Alter schwand,
Hätt ich da, Geliebter ! dich gefunden,
Wie vor Jahren dieses Herz dich fand,

Ach ! es sei die letzte meiner Tränen,
Die dem lieben Griechenlande rann,
Laßt, o Parzen, laßt die Schere tönen,
Denn mein Herz gehört den Toten an !

 

Friedrich HÖLDERLIN

(1770 - 1843)

 

Né à Lauffen (Wurtemberg), ce poète allemand a écrit un roman, « Hyperion », des odes et des hymnes alliant mysticisme et romantisme. Friedrich HÖLDERLIN a été redécouvert au XXème siècle et est maintenant considéré comme l’un des plus grands poètes allemands, à l’égal de GOETHE, SCHILLER, HEINE, ...

 

GRÈCE

 

Je t’aurai trouvé à l’ombre du platane
Qui courrait près des fleurs de Céphissus,
Qui dépensait la jeunesse en gloire,
Qui gagnait le cœur de Socrate,
Qui entourait Aspasia près des myrtes,
Qui sonnait l’appel à la joie fraternelle
Hors du bruit d’Agora,
Qui fit naître mon paradis de Platon,

Qui épiçait le printemps de chants de fête,
Qui tombait du courant de l’enthousiasme
De la montagne sainte de Minerve-
La protectrice au pardon-
Qui dans les milliers d’heures douces de poésie,
Comme dans un rêve céleste où l’aïeul disparaissait,
Je t’aurai trouvé, oh bien aimé !, là
Comme je trouvais ce cœur avant l’an,

 …

 Ah, ce sont mes dernières larmes
Qui coulent sur la Grèce bien aimée,
Laisse, Ô Parques, laisse retentir l’ennui,
Alors mon cœur écoute la mort !

 

Traduction de Catherine RÉAULT-CROSNIER