"Mur de poésie de Tours" 2002 - Poètes d'Afrique

 

LES ESCLAVES

 

Ils n’en peuvent plus. Mais le métis vocifère ; car le temps presse : Brasilia demande ; Cuba réclame ; Saint-Domingue attend. En rade de Dèhouta, sur la grande mer agitée les voiles grises du galion claquent d’impatience.

Ils vont.

La faim les tenaille. La soif les torture. L’espace est de feu. Plus vite. Les bourreaux hurlent. Plus vite.

Et vite, et vite, haletant, geignant, ils vont, ils vont. Ils vont.

 

Extrait de « Ai Dia, J’ai vu »

 

AGBOSSAHESSOU

 

Poète du Bénin