"MUR DE POÉSIE DE TOURS"
INAUGURATION, le mercredi 20 mars 2002
Discours de Monsieur Jean-Pierre TOLOCHARD,
Maire-Adjoint à la Culture de la ville de TOURS.
Monsieur le Préfet, cher Claude-Pierre CHAUVEAU, chère Madame, Mesdames, Messieurs, chers amis,
Eh bien, écoutez, je crois que je vais vous répondre tout de suite, on va commencer par là, parce que je ne voudrais pas entretenir le suspense, oui, vous pourrez continuer à installer votre mur de poésie, effectivement distingué, non seulement localement mais nationalement comme une de ces manifestations originales qu’a suscité ce Printemps des Poètes. Donc, on n’a aucune raison, même si moi je suis un piètre versificateur, de vous empêcher de poursuivre.
Alors je vais m’adresser à vous, en vous racontant une anecdote, je me souviens d’un professeur en cinquième qui nous avait demandé d’écrire des vers et qui avait qualifié les miens de vers de mirliton. Ce n’est pas une chose dont on devrait se vanter quand on est adjoint à la Culture mais je préfère continuer en prose, mais il y a des proses poétiques qui peuvent être très belles.
Voilà, je suis tout à fait heureux d’être là et d’inaugurer ce troisième mur de poésie, alors qu’il s’agit de la quatrième édition du Printemps des Poètes qui était la semaine dernière mais que vous prolongez très heureusement avec cette manifestation.
Il y a beaucoup de choses à Tours, il y a eu une manifestation au muséum, c’était l’association « Poésie Vivante », il y a eu une très jolie exposition de photographies à la maison des associations, où là, on rapprochait le texte et la photographie, autour de situations qui évoquaient la solitude mais pas forcément de façon triste, des photographies qui représentaient des personnes en situation de solitude avec un très beau texte en face, publié par les éditions Autrement. Pour montrer que ce Printemps des Poètes connaît maintenant un développement extraordinaire, les institutions elles-mêmes s’y mettent, le centre dramatique a organisé un certain nombre de lectures, dans les rues mais aussi dans un lycée, et puis dans les services maternels et infantiles, ce que je trouve aussi une excellente initiative. J’ai dit que les établissements scolaires étaient de la partie, l’Association Poésie Vivante, l’Université a organisé un certain nombre de choses aussi, dont des stages d’écriture, avec écrivains et poètes et puis vous. Vous avez été distinguée par TF1 donc merci de ce que vous faites et d’attirer les regards des médias sur la ville de Tours, grâce à votre travail. Je pense qu’effectivement, c’est une initiative qui est très originale et a plu sûrement par sa portée symbolique et ce côté universel que vous avez voulu donner et qui je crois, est une excellente chose.
On progresse chaque année, et nous aussi, cette année, il y a eu tellement de choses que l’on s’est décidé à éditer une petite plaquette-programme, ce que l’on fera chaque année, et évidemment, vous y figurez en très bonne place.
Il faut savoir que cette manifestation a été lancée conjointement par les ministères de la Culture et de l’Éducation, rapprochement qui nous tient évidemment à cœur, et que c’est une de ces manifestations initiées par le ministère de la Culture qui rencontre un vrai succès populaire, on pourrait en citer d’autres, le « Printemps des musées » qui est évidemment à la même période, les « Journées du patrimoine », la « Fête de la musique », la « Fête du cinéma », « Lire en fête », toutes ces choses qui finalement, montrent qu’il y a une envie de culture dans le public contrairement à ce que l’on dit parfois, contrairement à ce que disent parfois les études mêmes du ministère de la Culture qui tendraient à prouver que les pratiques culturelles sont limitées à un public relativement restreint, mais je pense que c’est de moins en moins vrai, et des manifestations comme celles-ci le montrent. En 2001, pour passer des mots aux chiffres, on a compté pas moins de 8000 initiatives spontanées autour de ce Printemps des Poètes, ce qui est un paradoxe puisque finalement, on a un peu tendance à croire que la poésie se vit mieux dans un certain secret, dans le secret du cœur, de la lecture, ce n’est pas si vrai que cela, et ce côté médiatique en plus, n’empêche pas la qualité artistique des manifestations qui sont proposées. 5000 écoles, 2000 collèges, 800 lycées, 45 universités, et donc dans bon nombre de monuments, d’écoles, dans des cafés littéraires, dans les hôpitaux et ça, c’est bien important aussi, et puis évidemment dans des lieux traditionnels de la Culture, les théâtres et les bibliothèques.
Toutes actions soutenues par la Poste, la RATP, la SNCF, les Aéroports de Paris, France Télécom, les radios et maintenant les télévisions, tout cela pour vous montrer qu’il s’agit effectivement d’une réussite lancée je crois, par un ancien ministre de la Culture, mais éternellement jeune, et qui a des idées même pendant que ses collègues travaillent, et qui les propose et je crois que c’est pour leur plus grand bonheur.
Je voudrais finir par une petite note importante aussi pour nous, c’est que cette année, il y a un très, très grand personnage tourangeau, qui est un poète, qui est Yves BONNEFOY, dont on a tous espéré qu’il ait le prix Nobel, je ne suis pas dans les secrets du jury Nobel mais Yves BONNEFOY n’a pas eu le prix et je pense que pour autant, c’est un des plus grands poètes vivants, Yves BONNEFOY aura 80 ans en 2003 et la ville de Tours prépare un certain nombre de choses à cette occasion, et si vous l’avez remarqué, cette année, la carte de vœux de la ville était illustrée, très joliment d’ailleurs, par un poème d’Yves BONNEFOY.
Figurez-vous que lisant cette année l’agenda de la Pléiade, bonne lecture quand même car il y a de jolis textes et quelques petites annotations de bas de page qui nous distraient de nos tâches quotidiennes mais pas trop, et enfin l’essentiel, une réflexion sur la nature, la fonction et la signification de la poésie, c’est VALÉRY qui parle, je ne prends aucun risque : « C’est une erreur contraire à la nature de la poésie, et qui lui serait même mortelle, que de prétendre qu’à tout poème correspond un sens véritable, unique, et conforme ou identique à quelque pensée de l’auteur. Un très beau vers renaît indéfiniment de ses cendres, il redevient, comme l’effet de son effet, cause harmonique de soi-même. »
On va terminer là-dessus, c’est très joli, merci à vous tous.
Jean-Pierre TOLOCHARD, maire-adjoint à la Culture de la ville de Tours
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