INTERVIEW SUR FRANCE BLEU TOURAINE,
le mercredi 6 mars 2002,
de Catherine RÉAULT-CROSNIER
en tant qu’invitée du jour à 12h 10.
Bonjour à tous. Mariala LOPEZ au micro jusqu’à 13 heures et nous reviendrons bien entendu comme chaque jour sur ce bruit qui court toujours. Le bruit qui court, ça rime et ça tombe très bien ces rimes pour parler de ce très beau stylo pointe carbone, la grande classe, le nouveau stylo France Bleu Touraine. C’est très agréable d’écrire avec un stylo beau comme ça et on en parlera avec Fred et vous bien sûr, vos propositions au standard à midi 35. Et ce n’est pas Victor Hugo ou Alexandre Dumas qui nous auraient dit le contraire sur la beauté de ce stylo, si on leur avait offert pour leur deux centième anniversaire. C’est de la rime riche, celle-là aussi, Hugo et Dumas qu’on retrouvera un petit peu plus tard dans le troisième épisode de « Leur siècle avait deux ans ». C’est le nouveau feuilleton des ateliers de création, un rendez-vous chaque jour à une heure moins le quart. Alors vous avez entendu ? j’ai fait un petit effort de rime aujourd’hui parce qu’aujourd’hui, ce matin, dans nos studios, nous recevons une poétesse mordue de poésie : il s’agit de Catherine RÉAULT-CROSNIER qui vient nous parler de ce troisième Mur de poésie de Tours à partir du samedi 16 jusqu’au 27 mars à la Bibliothèque municipale de Tours.
France Bleu Touraine
- Bonjour
- Bonjour.
- Alors je disais poétesse parce que c’est vrai, vous avez à votre actif, vous êtes à quelque chose comme à 1700 poèmes au jour d’aujourd’hui.
- Oui, je suis productive mais bon, quantité et qualité… Il y a des gens qui écrivent très peu de poèmes et des poèmes très beaux donc il n’y a pas que la quantité qui compte. Il y a aussi la qualité et j’espère qu’il y aura aussi la qualité au Mur de poésie de Tours.
- Je pense que vous le savez déjà ?
- Oui.
- Vous avez reçu combien de poèmes à l’heure actuelle ?
- À l’heure actuelle, dans les 460 poèmes, très différents les uns des autres, heureusement pour ne pas lasser le public, de tout âge, des enfants, des adultes, des personnes âgées, des gens globalement passionnés par la poésie.
- Troisième Mur de poésie à la Bibliothèque municipale de Tours. On montera samedi prochain, au deuxième étage et ce Mur sera installé. Alors, c’est un mur qui est fait de feuilles de papier.
- Voilà.
- Avec des poèmes bien sûr inscrits dessus, chaque poème constituant une brique finalement de ce mur. Il n’y a pas de compétition. La qualité, évidemment c’est important, mais finalement il n’y a pas de concours.
- Non, il n’y a pas de compétition. Les poèmes sont simplement classés par thème, par association, de manière à relier quand même entre eux, des poètes qui se ressemblent, ne pas mettre ensemble, un poème d’enfant tout petit avec un lauréat de l’Académie française ; ce serait dommage ; ça ne mettrait pas en valeur. Il vaut mieux classer un petit peu les poèmes mais en effet sans esprit de compétition.
- On va pouvoir les lire, tous ?
- On ne peut pas forcément les lire tous. Il y a des gens qui sont revenus tous les jours. Je ne sais pas s’ils ont réussi l’exploit mais…
- Ce n’est pas évident ?
- Mais à mon avis, il faut choisir. On peut être attiré par une illustration, par un titre, par une association, par un thème et à ce moment-là, on lit le poème en entier mais bien sûr, en effet, on ne peut pas tout lire, ce n’est pas le but.
- Alors vous avez dit illustration ? Il y a des poèmes manuscrits, des poèmes illustrés, des poèmes avec aquarelles, encres de Chine. Moi, j’ai fait des petites peintures à la cire sur les poètes du passé parce que je me suis dit que ce serait plus attractif donc il y a une présentation globalement qui inspire un petit peu, qui aide à la lecture.
- Ce troisième Mur de poésie à la Bibliothèque municipale de Tours, Catherine RÉAULT-CROSNIER, il est un peu en décalage au niveau de ses dates, on l’a dit, le samedi 16.
- Oui, mais je ne suis pas la seule.
- Du 16 au 27 mars. C’est un peu en décalage avec le Printemps des Poètes qui lui va démarrer lundi prochain, le 11 jusqu’au 17 mars mais on est bien dans le cadre ?
- On est dans le cadre du Printemps des Poètes et du Ministère de la Culture ; parce que les dates au début, n’étaient pas les mêmes et il a fallu que je réserve la salle au niveau de la Bibliothèque municipale qui me l’a prêtée pour le Mur de poésie et je ne pouvais pas à nouveau rechanger la date et en même temps, sur mon site Internet, j’avais déjà lancé l’avis puisque dès que le Mur 2002 s’installe, le Mur 2003 prend forme et les gens peuvent déjà envoyer leurs poèmes pour 2003. C’est une chaîne sans fin.
- On précise pour cette année, c’est trop tard. La réception des poèmes est close ?
- Oui c’est-à-dire que l’inscription pour participer au Mur de poésie en papier, c’est clos mais si on veut participer au spectacle de poésie ou au banquet de la poésie, en lisant son poème, c’est encore possible jusqu’au dernier moment.
- On va expliquer. Le banquet de la poésie, ce sera également samedi à l’occasion de l’ouverture parce qu’on présentera, on pourra découvrir cette exposition le samedi 16 mars au deuxième étage de la Bibliothèque et puis en parallèle, à la Brasserie de l’Univers, place Jean Jaurès, ce même samedi, vous organisez un banquet de la poésie.
- À 20 h.
- … où on pourra lire ses poèmes.
- C’est 19 € par personne. Il faut envoyer son chèque à l’ordre de la Brasserie de l’Univers, à mon adresse : Catherine RÉAULT-CROSNIER 54 rue du docteur Ledouble, 37000 TOURS, avant le 9 mars et sinon on peut s’inscrire aussi au dernier moment, dans la limite des places restantes.
- Alors toutes les informations qu’on donne, rappelons à nos auditeurs, elles sont bien sûr disponibles au standard de la radio, Fred vous accueille au 02 47 38 10 et 20 parce qu’on va vous en donner d’autres, à commencer d’ailleurs par ce site Internet qui a joué un grand rôle dans ce troisième Mur de poésie, votre site Internet www.multimania.com/crcrosnier. Alors, expliquez-nous comment cela a fonctionné parce que les poèmes qu’on va pouvoir découvrir sur le Mur de la Bibliothèque municipale de Tours, il y a des tourangeaux évidemment qui ont participé, mais il n’y a pas que des tourangeaux ?
- Il y a beaucoup de tourangeaux heureusement. D’ailleurs cela montre que la Touraine est une terre de poètes. On a eu de très nombreux poètes dans le passé qui ont même valu à la Touraine, sa réputation de terre de poésie comme Ronsard, Racan, Rabelais et beaucoup d’autres, ça continue d’ailleurs je pense. Mais bien sûr ces poètes tourangeaux nous ont envoyé par des biais différents ; par des journaux, par des revues de littérature, ils ont su qu’il y avait un Mur de poésie et ils ont participé. Et après au niveau national, c’est par des revues de littérature que la plupart des gens l’ont su mais au niveau international, il y a eu plusieurs biais mais le premier biais, en effet, c’est notre site Internet de littérature qui a permis à des gens du monde entier… actuellement, récemment canadien, israélien, marocain, Slovaquie. Beaucoup de gens qui n’auraient pas su autrement que le Mur de poésie de Tours existait. Il y a aussi l’Union Mondiale des Écrivains Médecins dont je fais partie, qui permet de rassembler aussi des poètes qui ne l’auraient pas su, cette année la Grèce et la Pologne vont bien participer grâce à l’Union Mondiale des Écrivains Médecins. C’est bien parce que ça réunit des poètes du monde entier, de cultures différentes, qui ont chacun leur message à transmettre.
- Alors ce troisième Mur de poésie de Tours, à la Bibliothèque municipale, je redonne les dates, du samedi 16 mars jusqu’au 27 mars au deuxième étage de la Bibliothèque. C’est une initiative qu’on vous doit, qu’on doit également à la Bibliothèque municipale de Tours ?
- Oui, je ne voudrais surtout pas enlever la Bibliothèque municipale de Tours parce que sans elle, je ne serais rien, si je n’avais pas le site. La Bibliothèque me rend un grand grand service et j’en profite pour la remercier, le personnel de la Bibliothèque. Mais c’est vrai que dans un autre sens, il fallait aussi que les poèmes arrivent, donc j’ai ma petite part malgré tout, de réussite là, en voyant que les poèmes arrivent.
- Vous avez lancé cette opération… le premier Mur c’était en l’an 2000, donc édition 2000, 2001, 2002. C’est la troisième édition donc, on a aussi quand on parle de poésie, on parle déjà du plaisir des mots et on parle tout court, alors quels sont les thèmes abordés ? Vous allez nous dire ça dans un instant.
(musique)
- Le jazz et la java, ça fait plaisir d’avoir Claude Nougaro au cœur d’une émission consacrée à la poésie, ce midi sur France Bleu Touraine grâce à Catherine RÉAULT-CROSNIER à l’initiative de ce troisième Mur de poésie qui va démarrer le samedi 16 mars, pas celui-là mais l’autre, jusqu’au 27 à la Bibliothèque municipale de Tours, au deuxième étage. Un Mur fait de poèmes qui vous sont arrivés évidemment de Touraine mais bien au-delà, vous le disiez l’Asie, l’Afrique, les pays de l’Est assez abondamment, l’Amérique, alors les thèmes abordés ? On en est au troisième Mur. On est en 2002, vous avez lancé ce premier Mur en l’an 2000. De quoi parlent ces poèmes ?
- C’est vrai qu’il y a des thèmes qui reviennent toujours comme le thème de la nature qui est éternel et qui permet d’exprimer aussi des sentiments, le thème de l’amour aussi, il y aussi les questions, des gens qui se posent des questions, font des réflexions, le thème de l’amitié, le thème de l’humour aussi. Il y a des gens qui aiment jouer avec les mots.
- Ah, c’est rigolo, parce qu’humour et poésie, ce n’est pas deux idées qu’on associe.
- Ce n’est pas incompatible. Il peut y avoir nostalgie et poésie mais il peut y avoir humour et poésie heureusement.
- Oui.
- Et donc c’est bien la culture des pays qui intervient parce que quelqu’un qui écrit d’un pays de l’Est, d’un pays pauvre va pousser un cri d’alerte : « Au secours, à l’aide ! » etc. alors qu’un poète allemand va peut-être parler de quelque chose de plus stable mais c’est intéressant de voir la diversité.
- Alors qu’est-ce qu’on vous dit là pour 2002, qu’est-ce qui en ressort ?
- Il en ressort tellement de choses que c’est difficile de choisir pour vous dire quelque chose en trois ou quatre mots. Il en ressort à mon avis, une force, une force de réflexion, une force de création, un désir de se confier, un désir de partager qui me semble très fort et aussi un plaisir de jouer avec les mots et de rechercher une musique des mots qui montre que la poésie n’est pas quelque chose d’antique, de vieillot, de dépassé et ça, ça me fait énormément plaisir.
- On peut parler de tout en poésie ?
- On peut parler de tout en poésie. Il suffit d’avoir un peu le don, de l’entretenir, de le travailler.
- Ça se travaille ?
- Ça se travaille bien sûr, à différents niveaux. On peut faire du poème spontané, il y a des gens qui en sont capables mais pas tout le monde mais… de toute façon, il faut le travailler, il faut rechercher instinctivement ou concrètement mais on ne peut pas le faire comme ça. Ça ne nous tombe pas du ciel.
- Il y aura comme ça environ 470 poèmes sur ce Mur de poésie de Tours.
- Environ. Je n’ai pas compté au compte-goutte.
- Pourquoi on écrit de la poésie aujourd’hui ?
- Ah ça, c’est une question difficile, parce qu’en effet, beaucoup de gens, des fois, n’osent pas dire qu’ils écrivent de la poésie, parce qu’ils ont peur d’être un petit peu vieux jeu, d’être… Mais je crois qu’on en a besoin pour se confier au papier, dire des choses qu’on ne pourrait pas forcément dire spécialement comme ça en parlant… pour réfléchir, pour la beauté de la musique aussi. Comme les gens aiment la musique, il y a une passion de la poésie qui est vraiment à l’intérieur des gens et les gens n’osent pas trop le confier et là, ils l’expriment et c’est bien. Ça sort. Pourquoi on écrit de la poésie ? C’est difficile, c’est difficile, on ne sait pas toujours pourquoi on écrit de la poésie mais on en a besoin. C’est à l’intérieur de soi et il faut que ça sorte. C’est un moyen d’expression.
- Il n’y a pas d’âge ?
- Il n’y a pas d’âge et ça, ça me fait énormément plaisir parce qu’on peut dire : « Oh, les jeunes, ils n’écrivent plus, peut-être mais il y a quand même des jeunes qui écrivent, des jeunes qui se passionnent et quand on cherche un petit peu, on se rend compte que globalement, dans mon Mur de poésie, j’ai environ 40%-45% de jeunes et 55%-60% d’adultes ce qui montre bien… Alors j’ai un petit enfant de quatre ans ! On ne peut pas appeler ça vraiment un poème.
- Ah, oui, j’allais dire, ça commence à quel âge ?
- Ça peut commencer à cet âge-là, puisque ma fille a commencé ses premiers poèmes avant de savoir écrire ; elle avait été baignée dans la poésie mais là, ce petit enfant qui a participé, qui sera le plus jeune, il a quatre ans, parce que sa sœur de huit ans a fait un poème, il a voulu faire son poème. Bon, c’est un poème très personnel, tout petit. Ça montre qu’il a déjà le germe de la poésie en lui. Et puis la personne la plus âgée que je connaisse parce qu’après tout, tout le monde ne m’a pas donné sa date de naissance, mais la personne la plus âgée que je connaisse, qui participe à ce Mur, a 101 ans et est en Touraine. Mais il y a des gens de maisons de retraite, il y a des adultes au travail, qui ont écrit des poèmes, il y a des gens de tout âge confondu, tout pays confondu. La diversité me paraît une chose très, très intéressante parce qu’on ne la retrouve pas souvent dans les anthologies de poésie. Souvent, c’est le même type de poèmes qui paraît.
- Alors que là ?
- Alors que là, une grande diversité donc, à la limite, tout le monde doit pouvoir en trouver à son goût.
- Alors la poésie et l’amitié, ça rime. On le voit notamment par toute cette effervescence autour de votre site Internet. On va quand même signaler que votre site Internet est le troisième site amateur le plus consulté au niveau littéraire ; il y a une centaine de sites amateurs ?
- Plusieurs centaines de sites amateurs sur multimania et là… on n’en décolle pas, on reste en troisième position depuis deux ans à peu près enfin. Bon, il a fallu la mise en route bien sûr. On l’a créé en 2000, notre site mais maintenant qu’il est bien installé en effet, on voit que les gens sont très, très contents de le consulter, d’échanger avec nous, d’échanger entre poètes. Il y a des liens qui ont été créés notamment avec l’Ukraine.
- Enfin c’est…
- Voilà, il y a des gens qui, du jour au lendemain, nous écrivent pour nous dire qu’ils veulent faire un lien avec notre site. Pour l’Ukraine, ils ont choisi un poète tourangeau, ils ont choisi Béranger qui avait son poème au Mur de poésie et donc ils ont fait un lien avec leur site en Ukraine. Je ne connais pas l’ukrainien ; je n’ai pas été capable de savoir ce qu’ils ont mis dessus, je sais que c’est de la littérature. On a eu aussi des canadiens qui ont fait des liens ; on a eu un marocain, un israélien récemment qui ont vu notre site au niveau de la poésie donc je trouve que c’est vraiment passionnant.
- Alors c’est le moment d’attraper vos stylos, on va commencer par donner votre site Catherine RÉAULT-CROSNIER, c’est www.multimania.com/crcrosnier et évidemment toutes ces infos sont au standard au 02 47 38 10 20 avec Fred. Votre adresse, c’est 54 rue du docteur Ledouble à Tours, si on veut envoyer des poèmes pour la nouvelle édition.
- Voilà, ne me téléphonez pas mais écrivez-moi avec une enveloppe timbrée pour que je puisse vous répondre. Vous pouvez m’envoyer vos poèmes et puis demander toutes les informations dont vous avez besoin.
- Et puis à la Bibliothèque municipale de Tours à partir du samedi 16, on pourra découvrir ce Mur de poésie. On pourra assister au spectacle de poésie, ce même samedi 16 de 16 h 30 à 19 h 30 à l’auditorium donc cette fois au 5ème étage de la Bibliothèque. L’entrée de tout ça est libre et gratuite et le soir, il y a le banquet dont vous nous donniez les tarifs tout à l’heure. N’hésitez pas à vous renseigner et puis c’est l’occasion de se rencontrer, de discuter entre poètes. Je parlais d’amitié tout à l’heure, c’est peut-être l’une des priorités pour vous ?
- Bien sûr, l’amitié ; « si tous les gens du monde voulaient s’donner la main », comme nous disait Paul Fort, ce serait merveilleux et là, c’est un petit peu l’occasion de se donner la main autour de la littérature et puis de partager, de réfléchir, d’accepter que les idées des autres ne soient pas les siennes et de s’enrichir mutuellement. Alors le spectacle de poésie, je voulais quand même préciser à l’auditorium, que c’est un spectacle tout à fait différent de ce que l’on a l’habitude de voir parce que là, ce sont les gens de la salle, les poètes présents qui font le spectacle. Une grande variété, un peu de chorégraphie, de la mise en scène théâtrale, de la musique, tout ça en poésie, et puis lecture de poèmes par des gens de tout âge, enfants et adultes.
- Merci Catherine RÉAULT-CROSNIER, rendez-vous au standard de la radio si vous voulez avoir accès à toutes ces informations, si vous n’avez pas eu le temps de noter : 02 47 38 10 et 20 et rendez-vous à la Bibliothèque municipale de Tours à partir du 16 donc, samedi 16 mars prochain.
- Et mettez un mot sur le livre d’or, ça nous fera très plaisir.
- C’est noté.
Transcription mise en ligne avec l'aimable autorisation de Mariala LOPEZ et de France Bleu Touraine.
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