"Mur de poésie de Tours" 2002

 

Le COURRIER FRANÇAIS DE TOURAINE - Édition du 5 avril 2002

Page TOURS D’HORIZON

 

 

BIBLIOTHÈQUE MUNICIPALE

Le troisième « Mur de Poésie »

 Du 16 au 27 mars, l’exposition « Mur de Poésie 2002 » réunissait le plus grand nombre de poètes de France, du monde, du passé et contemporains.
Une initiative qui s’inscrivait dans le cadre de la Semaine de la poésie.

 

De Touraine, de France, d’Europe, d’Asie, d’Afrique, du passé ou contemporains, 516 poèmes étaient exposés au 2ème étage de la Bibliothèque Municipale de Tours pour illustrer, en Touraine, la 4ème édition de l’opération nationale « Le printemps des Poètes » proposée par le Ministère de la Culture. Comme l’a indiqué Jean-Pierre Tolochard, adjoint au maire à la culture, lors de l’inauguration, cette manifestation prend chaque année un peu plus d’importance, indiquant au passage, que la carte de vœux 2002 de la municipalité s’était appuyée sur un texte d’Yves Bonnefoy, célèbre poète tourangeau vivant.

Cette exposition était la troisième édition, en Touraine, du « Mur de poésie » et sa réalisation a été assurée par Catherine Réault-Crosnier. Parmi les œuvres exposées, on pouvait noter celles de l’association « Art et Poésie de Touraine » ainsi que de l’association jocondienne « Présence de la Poésie », les poèmes et dessins des élèves du collège Jules Ferry de Tours, du collège d’Esvres, ceux de l’école « La Providence » de Tours et de l’école primaire de Fléré La Rivière. Ce sont des fidèles de ce « mur de poésie », ce qui fit dire à Catherine Réault-Crosnier : « La bannière de l’écriture flotte au vent de la poésie chez les jeunes ». Des très jeunes mêmes, puisque le plus jeune exposant avait 3 ans et s’appelle Valentin Cochin (Eure). Mais la poésie n’a pas d’âge puisque figurait aussi le poème d’un tourangeau de 101 ans.

L’écriture poètique peut être aussi un lien social. Parmi les poèmes exposés figuraient, en effet, ceux de plusieurs SDF, une solidarité qui n’a pas échappé au préfet Dominique Schmitt, lors de sa visite. En fait, on n’est jamais trop pour bien faire, c’est ce qu’a très bien exprimé André Recoupé (Seine et Marne) dans l’un des poèmes exposés : « Trop »

« Dans la vie, on est toujours trop.
Trop petit, trop maigre, trop gros,
Trop jeune, trop vieux
Trop beau, trop moche
Trop masculin, trop féminin.
Une vie, c’est tout moi, mais c’est jamais trop ! »

La poésie c’est l’art du parler vrai, en peu de mots. Un art dont devraient s’inspirer plus souvent les politiques qui disent, en beaucoup de mots, des choses pas toujours vraies.

J.-Y. B.

Catherine RÉAULT-CROSNIER au "Mur de poésie de Tours" 2002, photographie de Jean-Yves BONNIN, parue dans LE COURRIER FRANÇAIS DE TOURAINE, du 5 avril 2002.

Catherine Réault-Crosnier

Les deux premiers murs sont en ligne sur le net : www.multimania.com/crcrosnier

"Art et Poésie de Touraine", 65 allée de la Chesnaie - 37320 Esvres-sur-Indre (tél. : 02 47 26 47 27).

"Présence de la Poésie", 7 avenue du Général de Gaulle - 37300 Joué-lès-Tours (tél. : 02 47 53 64 07).

 

La poésie peut être une thérapie

 

Françoise Ribera est d’origine espagnole et habite Saint-Cyr-sur-Loire. Elle est née à Tours, il y a déjà plusieurs dizaines d’années, des années qu’elle porte avec distinction et gentillesse. Elle n’était pas particulièrement destinée à la poésie, si l’on excepte un goût presque inné pour l’écriture. Une chose est sûre, après des études littéraires et un travail dans l’administration qui occupe encore une bonne partie de ses journées, elle a trouva dans la poésie, « cet art des mots », une forme d’exutoire à ses douleurs d’ordre affectif ou psychologique. « La médecine des sentiments n’est pas toujours efficace, dit-elle, on ne trouve bien souvent que des palliatifs capables d’effacer en surface, mais pas de guérir en profondeur. » Par contre, elle a découvert dans la poésie, une soupape qui, en libérant les mots, soulage la douleur et permet l’évacuation progressive de la souffrance. « J’ai commencé vers 1989 et la poésie est devenue un carnet intime où je m’implique beaucoup et où je crache mes tripes. C’est spontané, les mots arrivent et s’associent presque instinctivement. Je fais de la poésie thérapie et il faut dire que ça m’a beaucoup aidé dans certains moments difficiles, côté cœur. J’appartiens à l’association « Présence de la Poésie » depuis trois ans et j’écris régulièrement. Après un ouvrage en collaboration avec un ami, j’ai publié récemment un ouvrage personnel. J’y associe des dessins à l’encre de chine, car je suis très influencée par la culture orientale. » Écoutons-la :

« Lorsque mon cœur s’envole
Sur un papier bristol
Mes pleurs vont au hasard
Sur un papier buvard
Et j’écris mon chagrin
Sur du papier vélin.
Mes malheurs sont classés
Sur un papier glacé,
Et mon âme a déteint
Sur du papier dessin ».

Françoise a bien voulu imprimer son goût de la poésie et les oscillations de son cœur sur papier journal. C’est une adaptation de ses mots, ils ont la prétention d’être vrais.

J.-Y. B.

 

Article mis en ligne avec l'aimable autorisation de Jean-Yves BONIN et du COURRIER FRANÇAIS de TOURAINE.