"Mur de poésie de Tours" 2002 - Membres de l'association "Art et Poésie de Touraine"
NAISSANCE DE L’ARBRE
ou le Médiateur
Il y a de cela bien longtemps, l’Éternel
Songeait : « Voilà, j’ai fait la
Terre après le Ciel
Et je vois que c’est bien ainsi. Le seul dommage,
C’est qu’ils ne parlent pas du tout même
langage,
L’une étant noire et lourde et l’autre fort
subtil.
Sans quelque point commun, l’amour
existe-t-il ?
Alors Dieu inventa l’Arbre, vivant qui plonge
Des deux côtés profonds du réel, comme en songe.
Et l’Arbre se dressa, joyeux, de l’union
De la Terre et du Ciel, à l’appel de son nom.
Et l’une lui donna le bois dur, plein de sève,
L’autre la voix du vent qui passe et parle en
rêve,
L’une la rude écorce et l’autre les doux nids,
L’haleine de la mer, les parfums infinis.
Il eut en même temps, pour sa grâce première,
Des racines de nuit, des feuilles de lumière,
Et tandis que le vent berçait l’Arbre, sans
bruit
La terre nourrissait la promesse du fruit.
Et l’Arbre grandissait, majestueux et sage,
Paisible et plein d’oiseaux, dans l’azur sans
nuage…
Et c’est depuis ce temps que la terre et le Ciel
S’aiment, dans leur enfant, d’un amour
éternel.
6 avril 1980 (jour de Pâques)
Michel GUIMBAL
8 rue des 3 Tonneaux
37540 SAINT-CYR-SUR-LOIRE
Je dédie ce poème aux beaux arbres de la Perraudière, mes amis de chaque jour, particulièrement au cèdre du Liban, au bébé séquoia (30 mètres seulement) et au tulipier de Virginie, confident de mes récitations poétiques et méditations diverses…
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