J’entends sur ta pensée galoper la licorne
lévitation jumelle, double cheminement
elle troue de blancheur tes sous-bois
pleurant d’ombre
lévitation de grâce en foulées suspendues.
Coiffée par l’amour même
à l’aplomb du chanfrein
d’un hennin torsadé
dansante
elle anoblit de flamboyants jalons
la matité des jours
le bas-côté des routes
de liesse parsemant
-et d’éclairs de légende exquisément frôleurs-
l’ornière de tes chemins creux
et les layons fuyants à l’orée de tes doutes.

Plus que l’écorce des bouleaux
blanche est sa robe
blanche son envolée.
Plus blanc son ventre encore
-de rondeur tendre à empaumer-
que celui d’une femme
abandonnée, donnée, pâlie de clair de lune
ô bruyères d’automne !
Lévitation jumelle au courant de pensée
et le vent suiveur courbe à l’amble de la course
le haut des prunelliers.

Extrait de "La Centaurelle épousée"