À LA FEUILLE DE PAPIER
Hommage mérité
à ma muette complice,
ce matin d'automne, je suis décidé
à te rendre justice.
Tu clames ton savoir
à ceux qui te lisent.
Tu es le reflet de la mémoire
des pensées fugitives.
Jour après jour, l'auteur te caresse,
la face blanche ou de couleur,
de sa plume avec souplesse,
tu es minuscule ou grandeur.
Sur ton dos des idées se figent,
pincée de leurs doigts, tu fais le bonheur.
Parfois les prouesses de mon esprit aussi se rédigent,
pour les instants humés des lecteurs.
Sans égale tu es célébrité,
ta finesse vouée aux multiples usages.
L'humain t'apprécie soigneusement : tu es rangée.
Parfois, tu finis dans la rage
et l'humain te jette : tu es souillée.
De ma sphère pensive,
tu es confidence,
tu es reine de mes archives.
Quand libre de mon temps, alors je pense.
Pour toi rien n'est secret.
Du trouble de mes nuits,
tu es le musée de mes idées,
sans doute les pages de ma vie.
Sœur jumelle aux bordures dorées,
tu mérites d'être célébrée,
transformée en trophée :
le recueil de l'humanité.
Michel ROBERT
29.09.2000
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