MISE À NU, MISE À VIDE…
Quand il se penche à mon oreille pour me souffler quelques mots, m’avouer quelques pensées ou libérer quelques rires.
Quand il est sincère dans son "amitié" et sa bienveillance, j’avais encore trop souvent ce réflexe d’espoir, ce frisson d’allégresse, ce battement de cœur un peu trop intense, cet instantané d’horizons perdus.
Mais depuis hier soir, je sais. J’ai compris. J’ai vu.
Elle est arrivée.
Et en le perdant c’est moi-même que je perds.
Cette nuit, j’ai perdu mes illusions, j’ai fait tomber le masque de l’espoir, j’ai vidé mes veines de ce sang enfiévré qui m’empoisonnait.
Démaquillage ! Anéantissement de l’artifice !
J’ai lapidé cette amertume des trois saisons. On sème avec espérance et foi, mais d’impatience on brûle … puis on glace. Sans épanouir. J’ai effacé ton sourire, j’ai cassé ton image, ce miroir de tes yeux qui mettait du bleu dans les miens, et du jaune, de l’orangé, du mauve en mes églises ! ! j’ai envolé ton souvenir, j’ai biffé ces pages - si précieuses, et, profane j’ai lavé ma peau de ta caresse assassine et de ton souffle incompris.
Mais j’y ai abandonné ma voix, mes yeux, mes miroirs ternes et mon sommeil.
Ma saison absente.
Une silhouette sans âge et sans visage qui erre dans la nuit voilée mais qui ne hante plus personne.
Émilie MORIN
14, rue du cygne
37000 TOURS
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