Sur une mer complètement démontée
Nous sommes les seuls survivants.
Restant malgré nous accrochés,
Nous allons contre le vent.

Je repense aux trop bons moments
Où nous avons pris place.
Revoyant en rêve ces instants
Où dans tes yeux reflétait ma face.

Aujourd'hui, je te prends la main
Car seule, sa force me protège.
J'ai confiance, mais que sera demain…
Où seras-tu, moi-même où serais-je ?

Voilà que la tempête se précise,
À tour de rôle nous sommes emportés.
Tu es fort, tu es puisant, tu maîtrises
Je suis faible et sans cesse ballottée.

Tu ris de me voir si agitée
Mais tu ne sais pas combien je souffre.
Quand tu me ramènes - est-ce par pitié
Ou ignores-tu quel est le gouffre ?

À nouveau tu me vois disparaître
Tu me laisses, tu t'agrippes.
Je ne veux plus devant toi paraître
De peur que je ne t'étripe.

Comprends-tu ce que je ressens
Quand tu me lâches ainsi ?
Pour moi la vie n'a plus de sens
Et j'en ressors que plus transie.

Mais le tourbillon m'entraîne à nouveau
Je le laisse enfin me prendre,
Gardant au fond de moi le plus beau
Tes regards qui n'ont fait que me surprendre.

Annick LE GALL-GOUGEON

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