LE PRISONNIER
On a taillé mon ciel en bandes parallèles
Sur le village en cage, un moulin, un lavoir
Une barre, entre deux, traverse une hirondelle
Au regard assassin dans sa cagoule noire
Dans la cour de l’école les enfants détenus
Iront en pénitence, triomphants, écorchés
Barbouiller sur leur feuille un soleil blessé
Gorge ronde qu’ils tranchent mais c’est en vertu
D’un vers d’Apollinaire
Et moi, traître, perdu,
J’irai pour m’en défaire
Cacher dans sa plaie tiède mes mains toujours tendues
Martine LE COZ
Amboise
|
|
|