COUPABLE D’AMOUR
Comment venger ce sang, quand il me fait défaut ?
Mes lèvres sont scellées quand d’autres parlent haut.
Je voudrais que tu m’aides et je te congédie :
Mon for est prisonnier d’un moi que je maudis.
Je suis la pâle offrande faite à cet orage,
L’amertume de joies qui avaient fait naufrage,
Le bouquet délicieux au parfum de poison
L’obscur reflet des cieux dont tu fais la moisson.
Je te hais, infidèle, de m’avoir quittée…
Et me damne encore plus de ne t’avoir aidé !
Qui ai-je été pour toi, toi qui étais mon frère ?
Un poignard dans le dos ? Une faible étrangère ?
Je voudrais m’effacer dans le flot bleu des heures
Pour ne plus voir planer cet œil inquisiteur
Ce reflet du miroir qui me juge avec haine
La culpabilité de ma faiblesse humaine.
Mon cœur inconsolable ne veut s’éveiller
Que pour pleurer encore sur sa destinée
Le pardon se mérite et ai-je assez payé ?
Qui donc autre que moi pourrait me pardonner ?
Cette miséricorde, ne la veux donner,
Il me faudra du temps, pour pouvoir m’accepter.
"Ce n’est pas de regrets qu’on fleurit une tombe"
Ni de larmes, je sais, mais de blanches colombes.
Je n’ai plus rien de blanc que ma triste figure
Même mes sombres vers ont une piètre allure
Comment puis-je te dire à quel point je t’aimais
Combien noire est la vie quand la mort s’y complait…
Septembre 2000
A D
37
A D est en terminale à la Maison d’Éducation de la Légion d’Honneur. Ses parents habitent près de Tours et lui ont fait part de l’organisation de ce "Mur de poésie". Elle a trouvé l’idée séduisante et nous propose ce poème.
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