Je l’ai vu un matin.
Il paraissait être là depuis toujours,
Au croisé de mes chemins et de mes détours
Semblant sortir de terre
Il me regardait l’air de rien
Avec ce particulier trop-plein d’amour
Il a bien vu mon air interdit
Loin de s’offusquer, il a souri.
Je n’ai rencontré nulle part ailleurs
Un tel sourire
Il y avait un je ne sais quoi de bonheur,
Éclat de rire.
Simplement proche, jamais loin,
Il n’avait pas peur de la vie
Et du vent d’ailleurs encore moins,
Cela se voyait.
Quand il respirait
L’air passait au-dedans de lui,
Doucement le traversait
Pour mieux s’en enivrer.
La sève montait, faisait naître
Jusqu’au plus profond de son être
Cette présence simple et claire
D’où jaillissait la lumière.
Il faisait bon s’arrêter à son ombre
Car à son contact, rien n’était plus sombre.
Il signifiait la fragilité et la force,
Ses feuilles et son écorce
Parlaient de la vie,
Celle d’aujourd’hui.
Alors pourquoi ces vers au passé ?
Zut, je n’ai plus qu’à recommencer ! 

28 janvier 2001