"Mur de poésie de Tours" 2001

Poètes dont une rue de Tours porte le nom

 

BÉRÉNICE

 

ACTE IV, SCÈNE V

 

Bérénice :

Moi-même j’ai voulu vous entendre en ce lieu.

Je n’écoute plus rien, et pour jamais adieu.

Pour jamais ! Ah ! Seigneur, songez-vous en vous-même

Combien ce mot cruel est affreux quand on aime ?

Dans un mois, dans un an, comment souffrirons-nous,

Seigneur, que tant de mers me séparent de vous ?

Que le jour recommence et que le jour finisse

Sans que jamais Titus puisse voir Bérénice,

Sans que de tout le jour je puisse voir Titus ?

Mais quelle est mon erreur, et que de soins perdus !

L’ingrat, de mon départ consolé par avance,

Daignera-il compter les jours de mon absence ?

Ces jours, si longs pour moi, lui sembleront trop courts.

 

Jean RACINE

(1639 - 1699)

 

Ce poète dramatique français a tenté de concilier ses aspirations littéraires avec la carrière ecclésiastique. Il fait jouer "La Thébaïde", "Alexandre" puis "Andromaque" qui lui apporte le succès. Il donne ensuite "Britannicus", "Bérénice", "Bajazet", "Mithridate", "Iphigénie", "Phèdre". Il compose ensuite des tragédies bibliques "Esther", "Athalie". Il représente la tragédie classique.

Une rue de Tours porte son nom.