"Mur de poésie de Tours" 2001

Poètes dont une rue de Tours porte le nom

 

PRIÈRE DE RÉSIDENCE

 

Peinture à la cire de Catherine RÉAULT-CROSNIER illustrant le poème PRIÈRE DE RÉSIDENCE de Charles PÉGUY.

Illustré par une peinture à la cire de Catherine RÉAULT-CROSNIER.

(…)

Ce qui partout ailleurs est un raidissement
N’est ici qu’une souple et candide fontaine ;
Ce qui partout ailleurs est une illustre peine
N’est ici qu’un profond et pur jaillissement.
Ce qui partout ailleurs se querelle et se prend
N’est ici qu’un beau fleuve aux confins de sa source,
Ô reine et c’est ici que toute âme se rend
Comme un jeune guerrier retombé dans sa course.
Ce qui partout ailleurs est la route gravie,
Ô reine qui régnez dans votre illustre cour,
Étoile du matin, reine du dernier jour,
Ce qui partout ailleurs est la table servie,
Ce qui partout ailleurs est la route suivie
N’est ici qu’un paisible et fort détachement,
Et dans un calme temple et loin d’un plat tourment
L’attente d’une mort plus vivante que vie.

 

Extrait de "Cinq prières"

 

Charles PÉGUY

(1873 - 1914)

Né à Orléans, dreyfusard militant, il professa un socialisme personnel. Profondément mystique, il revint à la foi catholique. Il laisse une œuvre de poète, de polémiste et d’essayiste. Ses poèmes ont un souffle épique et prophétique, par exemple dans "Le Mystère de la charité de Jeanne d’Arc".

Une rue de Tours porte son nom.