"Mur de poésie de Tours" 2001

Poètes dont une rue de Tours porte le nom

 

TRISTESSE D'ÉTÉ

 

Peinture à la cire de Catherine RÉAULT-CROSNIER illustrant le poème TRISTESSE D'ÉTÉ de Stéphane MALLARMÉ.

Illustré par une peinture à la cire de Catherine RÉAULT-CROSNIER.

Le soleil, sur le sable, ô lutteuse endormie,
En l'or de tes cheveux chauffe un bain langoureux
Et, consumant l'encens sur ta joue ennemie,
Il mêle avec les pleurs un breuvage amoureux.

De ce blanc flamboiement l'immuable accalmie
T'a fait dire, attristée, ô mes baisers, peureux,
"Nous ne serons jamais une seule momie
Sous l'antique désert et les palmiers heureux !"

Mais ta chevelure est une rivière tiède,
Où noyer sans frissons l'âme qui nous obsède
Et trouver ce Néant que tu ne connais pas !

Je goûterai le fard pleuré par tes paupières,
Pour voir s'il sait donner au cœur que tu frappas
L'insensibilité de l'azur et des pierres.

 

Stéphane MALLARMÉ

(1842 - 1898)

Né à Paris, ce poète était professeur d’anglais. Il a publié quelques poèmes dans le "Parnasse contemporain", une scène d’"Hérodiade", "L’Après-midi d’un faune" et "À rebours" qui lui apporte le succès. Son œuvre est l’une de celles qui a contribué à l’évolution de la littérature du XX° siècle.

Un square de Tours porte son nom.