"Mur de poésie de Tours" 2001

Poètes dont une rue de Tours porte le nom

 

SOLEIL COUCHANT

 

Les ajoncs éclatants, parure du granit,
Dorent l’âpre sommet que le couchant allume ;
Au loin, brillante encor par sa barre d’écume,
La mer sans fin commence où la terre finit.

À mes pieds c’est la nuit, le silence. Le nid
Se tait, l’homme est rentré sous le chaume qui fume.
Seul, l’Angélus du soir, ébranlé dans la brume,
À la vaste rumeur de l’Océan s’unit.

Alors, comme du fond d’un abîme, des traînes,
Des landes, des ravins, montent des voix lointaines
De pâtres attardés ramenant le bétail.

L’horizon tout entier s’enveloppe dans l’ombre,
Et le soleil mourant, sur un ciel riche et sombre,
Ferme les branches d’or de son rouge éventail.

 

José Maria de HEREDIA

(1842 - 1905)

 

Poète français né à La Fortuna, Cuba, José Maria de HEREDIA est l’un des représentants de l’école du Parnasse. Il a écrit "les Trophées" qui contiennent cinq parties : la Grèce et la Sicile, Rome et les Barbares, le Moyen-Âge et la Renaissance, l’Orient et les Tropiques, la Nature et le Rêve. Cette œuvre lui assura de suite la notoriété. De plus, il porta le sonnet épique à sa perfection.

Une rue de Tours, près de l’avenue Maginot, porte son nom.