"Mur de poésie de Tours" 2001

Poètes dont une rue de Tours porte le nom

 

ABDICATION D’UN ROI DE LA FÈVE,
L’AN 1772, OU LES ÉLEUTHÉROMANES
DITHYRAMBE

 

LE PREMIER

 

Accepte le pouvoir suprême

Quiconque enivré de soi-même

Peut se flatter, émule de Titus,

Que le poison du diadème

N’altérera point ses vertus.

Je n’ai pas cette confiance

Dont l’intrépide orgueil ne s’étonne de rien ;

J’ai connu par l’expérience

Que celui qui peut tout, rarement veut le bien.

Éclairé par ma conscience

Sur mon peu de valeur, je l’en crois, et je crains

Que le fatal dépôt de la toute puissance,

Par le sort ou le choix remis entre mes mains,

D’un mortel plein de bienfaisance

Ne fit peut-être un fléau des humains.

 

Denis DIDEROT

(1713 - 1784)

 

Lecteur, critique, traducteur, créateur mais surtout philosophe français, Denis DIDEROT est toujours resté sensible à la poésie. Il se consacra de nombreuses années à la rédaction de "L’Encyclopédie" qu’il dirigea avec D’ALEMBERT. Il publia des lettres anonymes virulentes comme "Les Bijoux indiscrets" ; une de ses œuvres les plus célèbres est "Le Neveu de Rameau".

Une rue de Tours porte son nom.