Dans le tas de cailloux qui longe ma tristesse
Dans l’énigme du ciel et l’envol du désir
Dans la source des fleurs lorsque boit ma tendresse,
Dans tout ce que mes mains s’acharnent à saisir

Dans le quotidien tout vêtu de grisaille
Dans l’assaut de la rue quand ronflent les moteurs
Dans la plainte du jour que l’horloge cisaille
- Ô drame de l’angoisse où trônent mes acteurs !

Dans ton rire d’enfant qui joue de la musique
Dans la chaleur d’amour quand s’entrouvrent les cieux
Dans le jeu de ton corps éternel et mystique
Dans mes propres miroirs accrochés en tous lieux

Dans l’encens de l’église, et le tam-tam sauvage
Dans le ciel du midi, dans le couchant de feu

Chemineau du hasard, je guette le passage
De l’absent que j’espère et que l’on nomme Dieu.