L’écriture est un océan de mots
Alors que sa sécheresse nous laisse sur la grève.
Quand elle ne vient pas au bout de la plume,
Elle stagne dans l’encre, et marine.
Ce que va écrire, tout à coup, le stylo
C’est comme une émergence qui vient d’un rêve,
Un rêve du subconscient qui, enfin, s’exhume.
Comment peut-on dire, en écrit : une tartine
Nourriture de notre essence, c’est si bon.
Quand je n’écris pas, comment pourrais-je lire ?
Et pourtant, dans le silence de la composition
Il exulte de moi-même cette louange de lettres
Qui, en file indienne, exprime une mélodie.
Mais quand je n’écris pas, je m’écrie…
Et je sais que l’écriture me fait un clin d’œil
Avec ses yeux en voyelles que j’allie aux consonnes.
Elle regarde et me fait miroiter sa beauté,
Ses pleins et ses déliés finement ciselés
Dans une robe chamarrée de phrases.
Femme subtile, volubile qui serpente
De ligne en ligne avec son allure de grammaire
Par tous les temps, elle conjugue avec le personnel
Le verbe, noms communs et articles divers.
Comment ne pas l’imaginer nue, nous collant à la peau,
Lorsque de nos pores, sans dire, elle nous rend muet
Et béat dans un jardin de textes non écrits.
Guy BACQUIÉ
18, rue de Tours
37270 SAINT-MARTIN-LE-BEAU