Parle-moi d'un soleil à l'aube de l'enfance
Où tu deviens jadis dans l'écume des mers…
Nos morts sont des enfants d'étoile et je me sers
De leurs ciels éreintés pour dire le silence…

Parle-moi de ces riens sous les cordes des vents
Où s'éteint la musique à petits coups d'automne
Quand chantent nos aimés et qu'il n'est plus personne
Qu'un miroir ombragé par les feuilles du Temps…

Reviendrez-vous de l'Ombre avec l'ultime gare
Qui fume ces chansons en refrains barbelés
Quand les cris de vos yeux sont à peine épelés
Par vos noms disparus dans un clin d'œil barbare…

Souviens-toi du jamais car lorsqu'il reviendra
Il sera bien trop tard pour pouvoir le confondre,
La Bête est toujours là qui revient pour se fondre
À l'Amour qui n'est plus… la Bête est toujours là !…

Parle-moi d'un soleil où tu n'es plus qu'une âme
Avec tes souvenirs de fumée et de feu,
Tzigane qui ne sais la marelle et le jeu
Quand le ciel se répand de sa dernière flamme

Où nous ne mêlions rien ni la haine ni Dieu
Que ce soupçon d'Amour comme on laisse la pierre
Dans un désir de lune, à peine une paupière,
Qui sait ce qui n'est plus lorsque survient l'Adieu…