"Mur de poésie de Tours" 2001

Poètes français du passé

 

Tant je l’aimai qu’en elle encor je vis,
Et tant la vis que, malgré moi, je l’aime.
Le sens et l’âme y furent tant ravis
Que l’œil faut que le cœur la désaime.

Est-il possible en ce degré suprême

Que fermeté son outrepas révoque ?

Tant fut la flamme en nous deux réciproque

Que mon feu luit quand le sien clair m’appert ;
Mourant le sien, le mien tôt se suffoque,
Et ainsi elle en se perdant me perd.

 

Maurice SCÈVE

(1501 - 1560)

 

Peinture à la cire de Catherine RÉAULT-CROSNIER illustrant le poème de Maurice SCÈVE exposé au Mur de poésie de Tours 2001.

Illustré par une peinture à la cire de Catherine RÉAULT-CROSNIER.

 

Ce poète connu surtout à Lyon de son vivant, était un psalmiste réputé : il a traduit en particulier deux psaumes de David. Savoir et lyrisme caractérise son œuvre. En 1544, paraît la "Délie", poème d’espérance à la gloire du grand amour de sa vie. Il a aussi écrit "La Saulnaye" et "Le Microcosme", long poème religieux et cosmologique.