"Mur de poésie de Tours" 2001

Poètes français du passé

 

ODE

LES ROSES DE SON ÎLE

 

L’aurore, qui se mignardait

En dénouant ses cheveux blonds,
Derrièr’soi Phébus regardait,
Jà-jà lui pressant les talons :
Et, au souvenir de Céphale,
Sur son teint vermeillement pâle,
Pleurait doucement la rosée,
Dont cette île était arrosée,

Ha ! ha ! que j’idolâtre en vain

Cette mignarde nouveauté !
La première pillarde main
(Dis-je) ravit cette beauté :
Beauté de frêle destinée,
Ore vive et ore fanée :
Beauté (belles) qui vous assure
Que votre beauté bien peu dure.

 

(Livre de vers lyriques, 1555)

 

PONTHUS DE TYARD

(1521 - 1605)

 

 

 

Peinture à la cire de Catherine RÉAULT-CROSNIER illustrant le poème ODE - LES ROSES DE SON ÎLE de PONTHUS DE TYARD.

Illustré par une peinture à la cire de Catherine RÉAULT-CROSNIER.

Poète français né en Maçonnais, au château de Bissy, il fut évêque de Chalon-sur-Saône et l’un des membres de la Pléiade. Ami de Scève et admirateur de Ronsard, il a écrit plusieurs livres dont "Les erreurs amoureuses", "Dialogues de l’amour", "Les Solitaires", "Nouvell’œuvres poétiques", "Premier curieux"…