"Mur de poésie de Tours" 2001

Inauguration

 

"MUR DE POÉSIE DE TOURS"
Du 19 au 24 mars 2001
à la bibliothèque municipale de TOURS

INAUGURATION, le mercredi 21 mars 2001

PRÉSENTATION DE L'EXPOSITION
PAR CATHERINE RÉAULT-CROSNIER

Inauguration du Mur de poésie de Tours 2001 - Catherine RÉAULT-CROSNIER lisant son discours.

Monsieur le Préfet, Monsieur le Maire, Madame le Conseiller général, Monsieur le Maire-adjoint, Monsieur le Directeur de la Bibliothèque municipale, Mesdames, Messieurs,

 

C'est pour moi, un grand honneur et une grande joie de vous présenter ce deuxième mur de poésie inauguré aujourd’hui par Monsieur le Préfet.

"La poésie ne doit pas périr car alors, où serait l'espoir du Monde ?" a dit Léopold Sédar Senghor. Que ce mur en soit un témoignage, enrichi de l'expérience du premier " Mur " en 2000, à la salle capitulaire des celliers Saint-Julien.

Je souhaite tout d'abord remercier tous ceux qui ont œuvré à la réussite de ce projet, Monsieur le Préfet qui a bien voulu honorer de sa présence, ce mur de poésie pour la deuxième fois, Monsieur le Maire, Monsieur Jean GERMAIN, qui a accepté de me prêter cette salle, Monsieur VIGNALE, Directeur de la bibliothèque, Monsieur ROSENFELD, Conservateur, Madame BAUDU de la bibliothèque qui m'a aidée dans mes recherches sur les poètes du passé, Monsieur ROBINET pour son aide matérielle et tout le personnel de la bibliothèque, Madame BOSCH, Maire-Adjoint qui a accepté de venir à cette inauguration, Monsieur LONCHAMPT, Directeur du service Culture, mes amis poètes et tous ceux qui ont œuvré dans l'ombre. Merci à tous.

Si j'ai demandé à Monsieur le Maire la possibilité d'exposer ces poèmes à la bibliothèque en 2001, ce n'est pas que la salle capitulaire ne m'avait pas donné entière satisfaction car ce fut une réussite, mais je me rendais compte que les poètes seraient plus nombreux cette année et que ce lieu ne pourrait pas contenir tous les poèmes. En effet, les poèmes sont arrivés à profusion, 386 l'an passé, 547 cette année, témoignant de la vitalité littéraire de la poésie, preuve que la poésie n'est pas morte et qu'elle a encore de longs jours devant elle.

Ce mur a rassemblé des poètes très différents ce qui est aussi l'un de mes objectifs : certains sont des poètes primés, internationalement connus, lauréats de l'Académie Française, d'autres sont des poètes amateurs ou débutants, d'autres encore sont membres d'une association de poésie, des enfants, des poètes décédés mais dont nous voulons apporter le témoignage. Le fil conducteur a toujours été la création et comme le dit Léopold Sédar SENGHOR dans sa postface aux Éthiopiques :

"Tel RIMBAUD, j'inventais la couleur des voyelles avec la palette des mots, créons des joyaux, perles rares, éclats de lumière."

Créons donc chacun une perle de lumière pour éclairer notre humanité, chacun apportant une petite flamme pour illuminer la terre. Francis VIELÉ-GRIFFIN, poète de la Loire, nous le dit d'une autre manière :

"L'art ne s'apprend pas seulement, il se recrée sans cesse ; il ne vit pas que de tradition, mais aussi d'évolution."

Plus d'une centaine d'enfants ont participé à cette exposition, en particulier ceux du collège Jules Ferry de Tours sous l'élan de leur professeur de français, Monsieur René BATTUT, ceux du collège La Providence de Tours sous l'impulsion d'un professeur de mathématiques, un de mes amis, Monsieur Éric POTTIER, ceux de l'école Sainte Thérèse d'Esvres et de l'atelier du Lézard de Montrésor sous la direction de Jacqueline BROUX. De nombreux tourangeaux ont répondu à mon appel aussi bien hors association que des poètes d'Art et Poésie de Touraine, de Présence de la Poésie. Des poèmes nous sont arrivés d'Europe, d'Amérique, d'Afrique, du Japon avec plus particulièrement la participation des élèves du lycée Konan, des membres d'association internationale, des enfants, des Sans Domicile Fixe. Ces derniers sont représentés grâce à la communauté MAGDALA de Lille, par l'intermédiaire d'une de mes amies tourangelles, Jeanne-Marie BOULARD.

En 2000, plus de 200 visiteurs sont venus lire les poèmes à la salle capitulaire ; ensuite notre site Internet créé par mon mari, Régis CROSNIER, a pris le relais pour présenter le "Mur 2000" et a reçu environ mille visiteurs sur un an, ce qui me paraît un score honorable pour sa première année de mise en fonction. C'est une preuve que les moyens de communication peuvent être au service de la poésie. Le mur de poésie 2001 sera aussi mis en ligne sur notre site Internet, après cette exposition.

Des visiteurs de qualité font le déplacement pour voir ce mur de poésie et je pense plus particulièrement à un couple polonais de l'Union Mondiale des Écrivains Médecins, Monsieur et Madame SMIALEK, qui arrivera vendredi, à un comédien de la Comédie Française, à des présidents de revue littéraire, … je ne peux pas tous les citer mais je suis heureuse de les accueillir ici.

Pour terminer, je voudrais rêver devant la fragilité de l'être, à effacer les frontières et en premier, celles du temps, sans séparer les poètes morts des poètes vivants, pour dire comme Annie SPILLEBOUT, une de mes amies décédées, vice-présidente d'Art et Poésie de Touraine et lauréate de l'Académie Française :

"Tout glisse en mes mains
Comme sable fin…"
(Extrait de "Le fer et l'eau", p. 9)

Je voudrais enlever les frontières entre les pays, les différentes cultures, laisser chacun retrouver son propre moi, sa personnalité, ses idées, sans discrimination. Je voudrais encore laisser une place aux petits, aux enfants à l'imagination débordante. L'un d'eux, âgé de 11 ans, a intitulé son poème "Je suis le maire en 2001", un vaste programme…

Laisser aussi une place aux oubliés comme par exemple les Sans Domicile Fixe et je vous confie le cri du cœur de l'un d'eux :

"De nature, l'homme est fait d'amour, il ne faut pas priver les autres de plaisirs.
Donc j'aime recevoir pour donner du bonheur."

Bien sûr, je voudrais profiter de ce moment pour vous dire mes espoirs. J'espère pouvoir renouveler ce mur de poésie en 2002 et dans les années à venir et pour cela, j'ai besoin du soutien de tous, soutien de Monsieur le Maire et de son équipe pour m'accorder la possibilité de continuer à exposer dans le cadre de la bibliothèque municipale, soutien de Monsieur le Directeur de la Bibliothèque pour accepter de me recevoir dans ce beau cadre entre la Loire, âme des poètes et la ville de TOURS, témoin historique des siècles passés et à venir, soutien de mes amis pour continuer de m'envoyer leurs poèmes et de participer activement à la préparation et à la réalisation de ce mur.

Ce mur si vaste et si varié est fragile mais en même temps force vive d'expression et s'il a pu répondre même partiellement à ses objectifs, il sera un mur d'éternité, une parcelle d'espoir pour l'humanité.

Catherine RÉAULT-CROSNIER