Lorsque mes premiers pas titubaient au jardin,
Les oiseaux blancs si vifs de tes mains jamais lasses,
M’entouraient mieux encore qu’un ange tutélaire.
Assis sur tes genoux, niché en ton giron,
Le havre de tes bras, ce refuge suprême,
Me cernait de douceur, dissipait mes effrois.
Tes baisers asséchaient mes larmes enfantines
Et tes mots étaient chauds du souffle de ton âme.
Quand, souvent, tu venais écouter mon sommeil,
Parfois brûlant de fièvre, ou tourmenté de rêves,
Ta voix me chantonnait d’apaisantes berceuses,
Me disait quelque conte et ses enchantements.
Petit Poucet botté courait à travers champs,
Et ni ogre ni loup ne l’aurait rattrapé.
Verte dame souris trottinait sa comptine.
Alors que tu rêvais à mes promesses d’aube,
Tu riais sans réserve à mes rires d’enfant.
Quand se levèrent mes contestations adolescentes,
Seule les apaisa ta tendre patience,
Grave et douce, indulgente aux erreurs de jeunesse.
Lorsque je t’ai quittée, insoucieux de ma vie,
À la recherche des " orages désirés ",
Tes prières longtemps marchèrent devant moi.
J’allais vers mon été, toi vers ton long hiver.
Tu allais t’endormir, dans la douceur des choses.
Pourtant, si peu à peu tes yeux s’emplissaient d’ombre,
Ton cœur était toujours éclairé de pardon.
Le temps, broyé, s’écoule entre mes doigts disjoints ;
Mais, soleil au travers de mes paupières closes,
La lumière de ton amour ruisselle encore en moi, MAMAN