Déplaçant sans cesse les bornes de l’invisible

T’efforçant sur la toile d’exprimer l’indicible

Combattant acharné contre vents et marées

Illusionniste habile, tu nous as proposé

Des intrusions sagaces, combien délibérées

Dans l’univers secret de ton intimité ;

Par le symbole subtil de tes hardies images,

Inquiétantes et déroutantes chimères,

Sous l’apparence d’oniriques assemblages

Baignées dans une étrange et utopique lumière

Énigmatiques, hallucinantes et cauchemardesques

Tu nous présentes sous forme d’insolites fresques

La fuite du temps et son immense plasticité ;

Son glissement, son érosion, sa relativité

Ses lois cosmiques et sa fragile pérennité.

Nullement victime de la suprême indifférence

Glorifié ou suscitant des voix controversées

Tu restes le visionnaire surréaliste émerveillé

Et l’alchimiste qui a sondé l’ultime essence

Pour retrouver la clé de la suprême beauté.

Comme ta vie si précaire s’effiloche dans le flou

Replié sur toi-même en pleine gloire, tu nous quittes

Pour retrouver ta muse, résigné, digne et sage

Emportant jalousement dans ton ultime voyage

Cette fameuse clé, ce mythique passe-partout

Des terres mouvantes, magiques et interdites.