Prends cette rose, aimable comme toi

Qui sers de rose aux roses les plus belles,

Qui sert de fleur aux fleurs les plus nouvelles,

Dont la senteur me ravit tout de moi.

 

Prends cette rose, et ensemble reçois

Dedans ton sein mon cœur qui n’a point d’ailes,

Il est constant, et cent plaies cruelles

N’ont empêché qu’il ne gardât sa foi.

 

La rose et moi différons d’une chose

Un soleil voit naître et mourir la rose,

Mille soleils ont vu naître m’amour.

 

Ah ! je voudrais que telle amour éclose

Dedans mon cœur qui jamais ne repose,

Comme une fleur, ne m’eût duré qu’un jour.

 

Extrait de " Les Amours " (L’amour de Cassandre)

 

Pierre de RONSARD

(1524 - 1585)

 

Pierre de Ronsard est né au château de la Possonnière, en Vendômois et mort et inhumé au prieuré de Saint-Cosme, à La Riche. Le buste de Ronsard sculpté par Delpérier se trouve au jardin des Prébendes. Il fait partie du groupe de la Pléiade et veut renouveler l’inspiration et la forme de la poésie française. Il écrit d’abord des " Odes " imitées de Pindare puis une poésie plus personnelle dans " Les Amours " pour terminer par un ton plus épique dans " Les Hymnes ". Poète de la Cour, il laissera inachevée son épopée de " La Franciade ". Son œuvre connut un oubli de deux siècles avant d’être réhabilitée par Sainte-Beuve.

 

Une rue de Tours porte son nom.