LE SAMEDI

 

À LAUDES

 

L’aurore brillante et vermeille

Prépare le chemin au soleil qui la suit ;

Tout rit aux premiers traits du jour qui se réveille :

Retirez-vous, démons qui volez dans la nuit.

 

Fuyez, songes, troupe menteuse,

Dangereux ennemis par la nuit enfantés,

Et que fuie avec vous la mémoire honteuse

Des objets qu’à nos sens vous avez présentés.

 

Chantons l’Auteur de la lumière,

Jusqu’au jour où son ordre a marqué notre fin ;

Et qu’en le bénissant notre aurore dernière

Se perde en un midi sans soir et sans matin.

 

Gloire à toi, Trinité profonde,

Père, Fils, Esprit saint : qu’on t’adore toujours,

Tant que l’astre des temps éclairera le monde,

Et quand les siècles même auront fini leurs cours.

 

(1688)

 

Extrait de " Hymnes traduites du bréviaire romain "

 

Jean RACINE

(1639 - 1699)

 

Ce poète dramatique français a tenté de concilier ses aspirations littéraires avec la carrière ecclésiastique. Il fait jouer " La Thébaïde ", " Alexandre " puis " Andromaque " qui lui apporte le succès. Il donne ensuite " Britannicus ", " Bérénice ", " Bajazet ", " Mithridate ", " Iphigénie ", " Phèdre ". Il compose ensuite des tragédies bibliques, " Esther ", " Athalie ". Il représente la tragédie classique.

 

Une rue de Tours porte son nom.