Non, non, je ne veux rien. Je vois que vous voulez

Être à monsieur Tartuffe, et j’aurais, quand j’y pense,

Tort de vous détourner d’une telle alliance.

Quelle raison aurais-je à combattre vos vœux ?

Le parti, de soi même, est fort avantageux.

Monsieur Tartuffe ! Oh ! oh ! n’est-ce rien qu’on propose ?

Certes monsieur Tartuffe, à bien de prendre la chose,

N’est pas un homme, non, qui se mouche du pié,

Et ce n’est pas peu d’heur que d’être sa moitié.

Tout le monde déjà de gloire le couronne ;

Il est noble chez lui, bien fait de sa personne.

Il a l’oreille rouge et le teint bien fleuri :

Vous vivrez trop contente avec un tel mari.

 

Extrait de " Le Tartuffe " (acte II, Scène III, Dorine)

 

MOLIÈRE

(1622 - 1673)

 

Né à Paris, fils d’un tapissier, valet de chambre du roi, il fit des études de droit avant de se tourner vers le théâtre. Il créa avec une troupe de comédiens, un théâtre ambulant. Protégé par Louis XIV, il donna des divertissements à la Cour, principalement des comédies : " Les Précieuses ridicules ", " L’École des maris ", " L’École des femmes ", " Dom Juan ", " L’Amour médecin ", " Le Misanthrope ", " Le Médecin malgré lui ", … " L’Avare ", " Le Tartuffe ", " Le Bourgeois gentilhomme ", " Les Fourberies de Scapin ", " Les Femmes savantes ", " Le Malade imaginaire ", …

 

Une rue de Tours porte son nom.