Ah ! C'est surtout au jardin de la France

Que je retrouve à chaque pas

Les souvenirs de mon enfance

Premiers élans du cœur qu'on ne remplace pas.

Là, je revois d'Agnès la dépouille mortelle

De cette Agnès au corps gent, aux doux yeux,

Et qui de Charles-sept, dame tendre, fidèle,

Sut en faire un héros, un roi victorieux…

Au-dessus de cette eau limpide,

Je vis de Chenonceau le magique séjour,

Véritables jardins d'Armide,

Où Diane embrasa trois souverains d'amour.

Vieux castel de la Bourdaisière

Gabrielle tant de fois,

Pour éclairer les pas du meilleur de nos rois

Au sommet du donjon fit luire une lumière,

Sous tes murs on croit retrouver

Les traces d'Henri-quatre et l'on aime à rêver.

 

Jean-Nicolas BOUILLY

(1763 - )

 

Ce poète est né à Joué-les-Tours. Il a écrit de la littérature pour enfants, "Contes à ma fille", "Contes populaires", … sous forme de récits vertueux. Dramaturge, il a publié "Léonore" qui a servi de trame à "Fidelio", opéra de Beethoven. Il inspira aussi d’autres musiciens de son époque (Boïeldieu, …) Ses comédies et mélodrames étaient appréciés dans toute l’Europe. Avocat au Parlement de Paris, il y brille par son talent d’orateur puis se consacre au théâtre, avec "Pierre le Grand". Ses deux pièces préférées des tourangeaux sont "René Descartes" et "Agnès Sorel".

 

Une petite rue de TOURS dans le quartier de la gare, porte son nom.