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Bien que le corps mourroyt mon amour constante demeurroyt :
L'ame ne changera pas encor après le trepas.
O que je sens combien peut aporter d'ayse ce seul bien !
O que qui change souvent est en somme peu sçavant !
Un variable desir rend beaucoup moindre le plaisir :
Presque scelon son mal vient le repos tout egal.
J'ay bien veu pourtant que duré je ne fusse si constant
Pour prendre en longueur un payement de rigueur,
Quand d'un doux brandon me batoit le volage Cupidon
Transportant mon amour sans jugement ni sejour.
Mais à présent que je tends comme à moictié juste de mes ans,
Mon feu semble pareil qu'est à midy le Soleil :
Dont le rayon mordant est bien plus subtil et ardent,
Qu'il n'est quand de la mer nous le voyons ralumer.
Or constant je me tiens, tousjours une flamme je maintiens.

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