Noir sejour de l’horreur, tenebreuses valées,
Que de monde et du jour nature a reculees,
Agreable repos des esprits languissans,
Dans l’abisme d’enfer, dont vous estes voisines,

Ont elles rien d’égal aux peines que je sens ?

Je me cache en cette ombre éternellement noire,
Pour fuyr des objects qui dedans ma memoire
Entretiennent le mal dont je suis tourmenté :
En tous autres endroits je ne m’en puis distraire,

Y ramentoit tousjours celuy qui m’est osté.

Cette jeune merveille, aussi sage que belle
Recompençoit ma foy d’une amour mutuelle
De qui le chaste feu ne s’esgaloit qu’au mien :
Et qui sçaura nos vœux à bon droict pourra croire

De pouvoir denoüer un si parfait lien.