"Mur de poésie de Tours" 2000

Poètes français du passé

 

Celle qui veut sembler des belles la plus belle,
Ces dix fois trois beautés : trois longs, trois courts, trois blancs,
Trois rouges et trois noirs, trois petits et trois grands,
Trois estroits et trois gros, trois menus, soient en elle.
Longue la taille soit, le poil et main jumelle ;
Courte oreille et le pied, des dents les doubles rangs ;
Le poil blond et le teint, et l'ivoyre des dents ;
Rouge ongle, lèvre et joue & l'endroit que l'on cèle.
Et les sourcils soient noirs, la prunelle des yeux ;
Teste, nez et tétins petits, ample entre deux
Des sourcils et le sein, la fesse ; estroite l'aine
Et la bouche et le flanc ; enflé soit l'embonpoint
Des cuisses, de la fesse, & ce qu'on ne dit point,
Lèvres, doigts, poils menus : et telle fut Hélène.

 

René BRETONNYAU

( ? - 1600 ?)

 

Né à Vernantes en Anjou, René BRETONNYAU est un ancêtre de la huitième génération du professeur BRETONNEAU. Il a passé sa jeunesse à Loches. Ce médecin-poète tourangeau avait le projet d’écrire un vaste poème cyclique, "L’Esculape français". Il en publia une partie "La génération de l’Homme et le Temple de l’Âme", en 1583. Ses vers sont empreints d’un érotisme fréquent à cette époque.