ERANO I CAPEI D’ORO
Erano i capei d’oro a l’aura sparsi
che ’n mille dolci nodi gli avolgea,
e’l vago lume oltra misura ardea
di quei begli occhi, ch’or ne son sì scarsi ;
e’l viso di pietosi color’ farsi,
non so se vero o falso, mi parea :
i’ che l’ésca amorosa al petto avea,
qual meraviglia se di sùbito arsi ?
Non era l’andar suo cosa mortale,
ma d’angelica forma ; et le parole
sonavan altro, che pur voce humana.
Uno spirto celeste, un vivo sole
fu quel ch’i’ vidi : et se non fosse or tale,
piagha per allentar d’arco non sana.
Francesco PETRARCA
(1304 - 1374)
Poète et humaniste italien, Pétrarque a aussi été un historien, un archéologue, chercheur de manuscrits anciens. Il fut le premier des grands humanistes de la Renaissance. Sa gloire vient surtout de ses poèmes, Sonnets des "Rimes et des Triomphes", composés en l’honneur de Laure de Noves et réunis dans le "Canzoniere".
DES CHEVEUX D’OR
Il était une fois des cheveux d’or épars
Des cheveux d’or qui s’envolaient en mille doux nœuds,
Et la belle lumière vague brûlait ardente,
Les beaux yeux ne sont pas aussi avares qu’ils paraissent.
Et je vis de la pitoyable couleur des farces,
Le visage coloré de pitié.
Moi qui gardais en mon cœur, l’attrait de l’amour
Quelle merveille est si vite brûlée ?
Les pas ne sont pas chose mortelle
Mais angéliques formes ; et les paroles
Sonnent autrement que voix humaine.
Un esprit du ciel, un vivant soleil,
Exista comme je vis ; et sans limites,
La plaie ne guérit pas, une fois l’arc détendu.
PÉTRARQUE
Traduction poétique de Catherine RÉAULT-CROSNIER
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