from THE PRELUDE
Book VI
(…)
Imagination -here the Power so called
Through sad incompetence of human speech,
That awful Power rose from the mind’s abyss
Like an unfathered vapour that enwraps,
At once, some lonely traveller. I was lost ;
Halted without an effort to break through ;
But to my conscious soul I now can say -
"I reconize thy glory :" in such strength
Of usurpation, when the light of sense
Goes out, but with a flash that has revealed
The invisible world, doth greatness make abode,
Yhere harbours ; whether we be young or old,
Our destiny, our being’s heart and home,
Is with infinitude, and only there ;
(…)
William WORDSWORTH
(1770 - 1850)
Ce poète anglais est l’auteur avec son ami COLERIDGE, des "Ballades lyriques", véritable manifeste du romantisme. Il rejette dans ses poèmes, la phraséologie du XVII°, pour retrouver le pittoresque de la langue quotidienne "L’Excursion", "Peter Bell"… À 22 ans, William WORDSWORTH s’est attardé en Touraine et c’est dans le poème "Le Prélude" qu’il a confié sa nostalgie d’avoir quitté la France mais aussi son amour de la nature, l’importance des rencontres intellectuelles et la valeur irremplaçable de l’enfance.
LE PRÉLUDE
Livre VI
(…)
Imagination - ici le pouvoir lança son appel
À travers l’incompétence des discours humains,
Afin que le terrible Pouvoir s’élève de l’abîme de l’esprit
Comme une vapeur toute proche qui tout à coup, enveloppe
Le voyageur solitaire. J’étais perdu ;
Je m’arrêtais sans effort, pour traverser ;
Mais en mon âme et conscience, je peux dire maintenant -
"Je reconnais cette gloire :" dans une telle force
D’usurpation, quand la lumière des sens
S’en va, mais avec un éclair qui a révélé
Le monde invisible, résidence de la grandeur,
Là est le port ; jeune ou vieille,
Notre destinée, notre raison d’être ou d’aimer
Est dans l’infini, seulement là ;
(…)
Traduction de Catherine RÉAULT-CROSNIER
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